Le groupe de presse britannique Reach, propriétaire des tabloïds «Daily Express» et «Daily Mirror», a annoncé mardi 186 suppressions nettes de postes parmi ses journalistes, dans le cadre de ce qu’il considère comme sa «plus grande réorganisation» jamais entreprise.
Dans le détail, 321 emplois seront supprimés et 135 seront créés dans la vidéo et l’information en direct, a précisé l’entreprise.
«Les changements que nous observons actuellement dans le paysage médiatique exigent une transformation complète de notre mode de fonctionnement et de notre manière de raconter des histoires», a déclaré David Higgerson, directeur éditorial chez Reach.
Il s’agit de «la plus grande réorganisation que nous ayons jamais entreprise, encore plus que lors des débuts de la révolution numérique», a-t-il ajouté.
Le groupe a enchaîné ces dernières années les plans de réduction de coûts face à des recettes publicitaires en baisse et au ralentissement de la presse papier, tout en assurant qu’il continuerait à investir, notamment pour se développer en ligne. Il avait annoncé 450 suppressions de postes fin 2023, soit plus de 10% de ses effectifs, après avoir déjà licencié des centaines de personnes pendant la pandémie de Covid-19. Reach emploie un peu plus de 3.500 personnes, dont 2.300 avec une fonction éditoriale, selon son dernier rapport annuel. Il possède plus de 120 titres, dont de nombreux de presse locale, comme le «Manchester Evening News» ou le «Liverpool Echo L’entreprise», a vu son chiffre d’affaires reculer de 5,3% en 2024, à 538,6 millions de livres (621,7 millions d’euros), plombé surtout par ses journaux papier, mais son bénéfice a plus que doublé à 53,6 millions de livres grâce à des coûts en baisse.
Cette annonce «constitue un coup dévastateur pour le personnel qui a fait tout ce qui était demandé et bien plus encore au cours de l’année écoulée», a réagi Chris Morley, du syndicat National Union of Journalists (NUJ).
«C’est une nouvelle extrêmement décourageante», a réagi Des Freedman, professeur à Goldsmiths, Université de Londres, soulignant que Reach «cherche à réduire ses coûts tout en affirmant vouloir améliorer son offre d’information». Il regrette que l’entreprise choisisse de réduire ses effectifs «plutôt que de réfléchir de manière créative à la meilleure façon d’intégrer l’IA, tout en requalifiant les journalistes pour leur permettre de se tourner vers la vidéo et de nouveaux domaines de reportage».




































