Partie grandeur nature sur Canal+, film sur Netflix: le célèbre jeu de société français Les Loups-garous de Thiercelieux connait un regain de popularité plus de vingt ans après sa création. Son concept est simple: parmi les joueurs, certains sont secrètement désignés comme loups-garous. Chaque nuit, ils choisissent une victime. Le jour, leurs adversaires tentent de démasquer les créatures. C’est le principe du jeu immersif proposé à partir de vendredi par Canal+. Produite par les humoristes Fary Lopes et Panayotis Pascot, la partie filmée réunit treize experts en stratégie pour une partie grandeur nature. «Loups-Garous», qui sort sur Netflix le 23 octobre, transpose lui une famille dans le village médiéval de Thiercelieux. Dans cette fiction, des personnages emblématiques du jeu, dont certains dotés de pouvoir spéciaux, s’unissent pour démasquer les loups-garous. Ces adaptations sont justifiées par le «succès» et la «maturité du jeu», explique Corinne Derruder, directrice de la distribution France chez Asmodee, distributeur des Loups-garous de Thiercelieux. «Il est vendu dans 16 pays et fait partie des trois références les plus populaires d’Asmodee avec 250.000 exemplaires écoulés en France en 2023» et plus de 7 millions au total. Xien Huang, gérant de la boutique parisienne de jeux de société Yoxi Arena, confirme qu’il s’agit d’un jeu «incontournable et grand public qui reste à la mode». «Même sans connaître les règles, les joueurs peuvent s’amuser grâce à un maître du jeu», détaille-t-il. Son public, dont «beaucoup l’ont découvert à l’école ou en centre de loisirs», a grandi, ajoute Corinne Derruder. «Les enfants qui ont aimé le jeu sont aujourd’hui adultes et en mesure de créer des projets autour de cet univers, comme Fary Lopes», développe Philippe des Pallières, co-créateur des Loups-garous. Fary, lui, évoque l’ambition de son émission : «notre but était de transmettre à l’écran l’excitation des parties entre amis». Pour ce faire et ne pas trahir l’importance de la stratégie omniprésente dans la version originale, Canal+ a sélectionné un casting comprenant notamment un ex-agent de la DGSE, un avocat pénaliste et un mentaliste. Netflix, de son côté, met l’accent sur «les métamorphoses, les soupçons et l’atmosphère de mystère» propres aux Loups-garous de Thiercelieux, soigneusement transposés dans le long métrage. «Mon producteur a posé la petite boîte rouge (contenant le jeu, NDLR) sur la table et m’a dit : +j’adapterais bien ça en film+», raconte le scénariste et réalisateur François Uzan («Lupin», «Family Business», «En place»…). Lui souligne l’importance de «transformer les pouvoirs du jeu en pouvoirs cinématographiques sans trahir les fans». Une volonté de fidélité partagée par Lyes Boudechiche, directeur des programmes de Canal+: «ça n’est jamais simple de développer une mécanique tout en restant fidèle aux fondamentaux du jeu original, sur un jeu aussi identifié, connu, reconnu, iconique, avec ses codes propres.» Un pari réussi par les deux adaptations, selon les co-créateurs des Loups-garous. Le second, Hervé Marly, se félicite du «respect de notre univers», précisant «avoir été consulté à chaque décision importante». Cerise sur le gâteau, «une apparition à la Hitchcock dans le film (de Netflix)». «C’était plutôt pour nous faire plaisir», sourit Hervé Marly. Et concernant Canal+, «on a dit que si le jeu durait très longtemps, peut-être qu’on ferait une apparition au bout de la quatrième ou cinquième saison». Octobre est aussi marqué par une nouvelle adaptation littéraire : «Les Loups-garous de Thiercelieux, la Confrérie du Loup», de Silène Edgar, paru le 2 aux éditions Castelmore. Si Hervé Marly explique «avoir mal au bras à force de se pincer» devant le succès, il exprime «une petite peur que cela fasse trop de bruit à la fois» et espère «que le public ne se lassera pas».
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