Les Victoires de la musique ont récompensé la série documentaire «DJ Mehdi: Made in France»

Les Victoires de la musique ont récompensé vendredi la série documentaire «DJ Mehdi: Made in France», consacrée à ce compositeur à l’héritage sous-estimé, décédé à 34 ans mais pièce maîtresse des scènes françaises rap et électro.

La série réalisée par Thibaut de Longeville, proche de DJ Mehdi, a remporté le trophée de la meilleure «création audiovisuelle», une catégorie d’ordinaire réservée aux clips comme ceux de ses concurrents, «La Grâce» d’Alain Chamfort et «Neverender» de Justice.

Cette récompense est une reconnaissance supplémentaire, après un prix à Canneseries 2024 et un succès critique.

La série a dépassé les 20 millions de vues toutes plateformes confondues, dont près de 9 millions sur arte.tv et YouTube, et 10 millions de vues sur Instagram, selon les chiffres d’Arte fin janvier.

«J’accepte ce prix comme la reconnaissance de l’importance du travail de DJ Mehdi dans l’histoire de la musique française», a déclaré Thibaut de Longeville, estimant que le rap et l’électro sont «la fierté de ce pays, n’en déplaisent à certaines institutions de la culture».

Les six épisodes dépeignent le parcours de Mehdi Faveris-Essadi, mélomane comme sa famille en partie tunisienne immigrée, banlieusard bidouilleur et autodidacte précoce. Sa mort accidentelle à 34 ans, le 14 septembre 2011, après l’effondrement de la verrière, fut un choc pour deux planètes initialement aux antipodes, le rap et l’électro.

Plutôt que de les opposer, DJ Mehdi a préféré construire des ponts entre ces courants qui ont depuis conquis le public.

«C’est un artiste à la trajectoire unique et, à travers lui, il y avait une excuse pour raconter l’histoire de ces deux mouvements», avait expliqué Thibaut de Longeville, en septembre.

Cette plongée s’appuie sur des archives souvent inédites et des témoignages de ses proches.

Côté rap: son ami d’enfance Kery James, MC Solaar, le collectif Mafia K’1 Fry et le 113, qui doit en grande partie son album culte «Les Princes de la ville» au compositeur.

Côté électro, Hubert Blanc-Francard (Boombass, du duo Cassius) explique son influence, tout comme Justice ou Pedro Winter, avec qui il a créé Ed Banger, le label repaire de la French Touch, au début des années 2000.