L’industrie musicale d’Europe de l’Est face aux défis de l’ère digitale

    A l’instar de ceux de l’ouest du continent, les acteurs de l’industrie musicale d’Europe de l’est se sont plaints des conséquences de l’explosion des téléchargements illégaux de musique sur Internet lors d’un forum régional ce week-end à Budapest. Déjà confrontés à des problèmes structurels liés à la relative jeunesse de ce secteur dans les pays post-communistes, la chute des ventes d’albums liée à ce phénomène est un handicap supplémentaire pour la création selon ces éditeurs, manageurs d’artistes ou tourneurs. «Aujourd’hui, pour promouvoir un groupe à l’étranger, on ne peut plus dire «il vend tant de disques». Le critère c’est 35 ou 40 concerts dans l’année», constate Fruzsina Szep, directrice de l’agence export de la musique hongroise. «Nous sommes tous dans le même bateau», remarque Helena Larsson qui fait la promotion de groupes de rock suédois. La Roumanie, la Lituanie, la Hongrie et la Pologne figurent notamment sur la liste des pays surveillés par l’Alliance internationale pour la propriété intellectuelle (IIPA), qui estime les pertes causées par la piraterie rien que pour l’industrie culturelle américaine dans chacun de ces pays à 15 à 30 millions de dollars en 2007 et «le secteur a besoin de se professionnaliser», résume Xavier Troussard, chef de l’unité politique culturelle et dialogue interculturel à la Commission européenne.