Le géant des puces Nvidia a indiqué jeudi s’apprêter à acquérir une participation de l’ordre de 5 milliards de dollars au capital de son rival en difficulté, le fabricant de semi-conducteurs et microprocesseurs Intel, ravissant Wall Street. Avec cet accord annoncé jeudi dans un communiqué commun, Nvidia et Intel indiquent vouloir développer plusieurs générations de produits pour des centres de données, alors que le boom de l’intelligence artificielle (IA) génère d’immenses besoins en puces électroniques très performantes. Dans le détail, Nvidia va racheter des actions Intel pour 5 milliards de dollars, au cours de 23,28 dollars par titre. Propulsé par cette annonce, le titre d’Intel à la Bourse de New York gagnait vers 18h10 GMT 22,75% à 30,57 dollars, au plus haut depuis un an. Cette collaboration est «une fusion de deux plateformes de classe mondiale. Ensemble, nous étendrons nos écosystèmes et poserons les bases de la prochaine ère de l’informatique», s’est félicité Jensen Huang, le patron de Nvidia, cité dans le communiqué. Cela «change la donne pour Intel, car cela lui permet désormais d’occuper une place centrale dans le domaine de l’IA», a noté Dan Ives, de Wedbush Securities. Mais pour l’analyste indépendant Jack Gold, cet accord ne doit toutefois pas être considéré comme «un plan de sauvetage pour Intel», car Nvidia en tire également des avantages, notamment la possibilité de personnaliser les processeurs Intel en fonction de ses propres besoins. Intel, acteur historique des puces informatiques, est sous pression depuis des mois et essaie de rattraper son retard dans l’IA par rapport à ses concurrents désormais dominants, Nvidia en tête. Face à la presse, Jensen Huang a insisté jeudi sur le fait que l’administration Trump «n’avait absolument pas participé à ce partenariat, même si elle l’aurait bien sûr soutenu sans réserve». Sous la pression du président des États-Unis Donald Trump, qui souhaitait obtenir des parts au capital de l’entreprise en échange des subventions prévues par l’ancien président Joe Biden, l’État américain a pris en août une participation de 10% au capital d’Intel. Donald Trump a en outre appelé début août à la démission de son patron Lip-Bu Tan, à cause d’accusations concernant ses liens avec la Chine. Le géant japonais des investissements dans les technologies SoftBank Group a également annoncé en août sa volonté d’investir deux milliards de dollars au capital d’Intel, ce qui porterait sa participation à 2%.