OpenAI devient actionnaire minoritaire d’AMD

OpenAI devient actionnaire minoritaire d’AMD

OpenAI a passé une commande géantes de puces électroniques au groupe américain de semi-conducteurs AMD, dont il va devenir actionnaire minoritaire, un accord qui doit permettre à la start-up californienne de diversifier ses approvisionnements. Lors d’une conférence téléphonique, la directrice générale d’AMD, Lisa Su, a indiqué que ce contrat avait le «potentiel de générer un chiffre d’affaires nettement supérieur à 100 milliards de dollars étalés sur les prochaines années». Selon un communiqué conjoint publié lundi, cette commande porte sur des processeurs graphiques, aussi appelés GPU («graphics processing unit»), considéré comme essentiels au développement de l’intelligence artificielle (IA). Au total, AMD s’est engagé à livrer des GPU requérant une puissance totale de 6 gigawatts (GW) sur plusieurs années. S’il n’est pas possible de déterminer un nombre exact de processeurs sur la base de ce seul chiffre, cela représente plusieurs millions de GPU. Dans les échanges électroniques préalables à l’ouverture de Wall Street, le titre AMD bondissait de plus de 30%. Avec ce partenariat, OpenAI montre son intention de diversifier ses sources d’approvisionnement en semi-conducteurs, pour ne pas dépendre que du géant du secteur, l’américain Nvidia. Fin septembre, ce dernier a signé avec OpenAI un contrat qui porte sur plus de 100 milliards de dollars d’équipements destinés à l’augmentation des capacités d’OpenAI dans l’IA générative. Le rythme d’investissements du géniteur de ChatGPT est inédit dans l’histoire du capitalisme américain. Car outre les méga-contrats passés avec Nvidia ou AMD, OpenAI est également engagé dans le projet pharaonique Stargate, qui porte sur 500 milliards de dollars d’investissements dans de nouveaux centres de données (data centers). La situation est d’autant plus inédite qu’OpenAI ne devrait générer que 13 milliards de dollars de revenus cette année et ne table sur un 1er bénéfice qu’en 2029, de l’aveu même de son patron Sam Altman. Quant à AMD, c’est une aubaine pour le groupe de Santa Clara (Californie), dont les spécialistes estimaient qu’il était désormais concurrencé, outre Nvidia, par le chinois Huawei mais aussi par Amazon et Google. Ces derniers ont, en effet, mis au point leurs propres puces afin de répondre à leurs immenses besoins, le Trainium pour Amazon Web Services (AWS), filiale d’Amazon consacrée à l’informatique à distance (cloud computing), et la Tensor Processing Unit (TPU) pour Google. Les équipements pour centres de données représentaient environ la moitié du c.a. d’AMD l’an dernier. Ils représentent un moteur de croissance pour le groupe, qui a enregistré une hausse de 94% de ses revenus sur ce segment en 2024. «C’est une percée pour AMD», a commenté Matt Britzman, analyste d’Hargreaves Lansdown, «qui montre que ses puces de nouvelle génération (attendue l’an prochain) constituent une opétion viable pour les plus grands noms de l’IA.» Lisa Su a souligné que si cet accord était «tout à fait stratégique» pour AMD, «il n’y (avait) rien d’exclusif» et que l’entreprise restait ouverte à d’autres clients. En vertu de la convention annoncée lundi, AMD va émettre, à destination d’OpenAI, 160 millions de «warrants», des produits financiers dérivés qui peuvent être transformés en actions, sous certaines conditions. Cette conversion pourra intervenir «à mesure que certains objectifs sont atteints», selon le communiqué. Elle est aussi conditionnée à d’autres critères, comme l’évolution du cours d’AMD et la réalisation d’objectifs commerciaux d’OpenAI. Si tous ces «warrants» étaient convertis en actions, OpenAI contrôlerait un peu moins de 10% du capital d’AMD au terme de l’opération. La formule adoptée par les deux groupes s’étale sur cinq ans. Les derniers «warrants» ne pouvant devenir des actions qu’après la mise en service de toutes les puces, les livraisons devraient donc s’échelonner jusqu’en 2030.

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