Près d’un enfant sur deux utilise les réseaux sociaux avant 13 ans, s’alarme l’Arcom

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Près d’un enfant sur deux (44%) utilise les réseaux sociaux avant 13 ans, selon une étude présentée jeudi par l’Arcom, qui s’alarme de la « forte exposition » des plus jeunes aux risques sur internet. La plupart des plateformes interdisent leur accès aux moins de 13 ans, une restriction encore souvent trop simple à contourner, selon le gendarme du numérique, qui dispose depuis l’an dernier de prérogatives étendues en matière de régulation, notamment envers les sites pornographiques. L’âge moyen de la première utilisation des réseaux sociaux est de 12 ans, indique l’étude, qui précise que près des deux tiers (62%) des mineurs interrogés reconnaissent avoir menti sur leur âge pour pouvoir s’y inscrire. Même s’ils se disent conscients des risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux (hyperconnexion, cyberharcèlement…), les trois quarts des 11-17 ans (77%) affirment avoir déjà été exposés à des contenus qu’ils considèrent comme « choquants ». L’Arcom appelle les plateformes à s’assurer du respect strict de l’âge minimum d’accès et à déployer « une offre adaptée au jeune public, différente des services proposés aux utilisateurs adultes ». « On va leur demander de nous présenter les méthodes avec lesquelles elles s’assurent de l’âge des utilisateurs et nous montrer en quoi elles sont efficaces », a averti jeudi Martin Ajdari, le président de l’Arcom, lors d’une conférence de presse. L’organisme s’est également félicité des premiers résultats de l’application de la loi obligeant les sites pornographiques à mettre en place un système d’identification pour empêcher les mineurs d’y accéder, sous peine de sanctions. Sur la quinzaine de plateformes visées, « deux se sont retirées du marché français » et « toutes les autres ont mis en place des solutions de vérification d’âge », a indiqué Laurence Pécaut-Rivolier, membre du collège de l’Arcom, qui dit observer « un ralentissement de la fréquentation par les mineurs » de ces sites, selon les chiffres de Médiamétrie. Pour son étude, l’Arcom a interrogé près de 2.000 mineurs et autant de parents pendant près d’un an, ainsi que des experts et représentants des réseaux sociaux. Depuis plusieurs années, la question des risques encourus par les plus jeunes sur internet est au coeur des préoccupations. Dans son rapport rendu début septembre, la commission d’enquête parlementaire sur TikTok préconise ainsi l’interdiction dans la loi des réseaux sociaux aux moins de 15 ans. Certaines plateformes comme TikTok ont déjà mis en place une vérification stricte d’un âge minimum dans certains cas, comme pour lancer un direct ou commercialiser des services numériques, sans pour autant généraliser une telle mesure à tous leurs utilisateurs.