La justice parisienne a refusé mercredi d’interdire l’émission en caméra cachée «Les Infiltrés», programmée le 3 décembre sur France 2, comme le réclamaient les salariés du magazine «Closer», estimant qu’il n’existait pas de péril imminent. Dans un communiqué publié après la décision judiciaire transmis, les salariés de «Closer» soulignent qu’ils «se réservent la possibilité d’engager une procédure au fond», étant «attaqués depuis plusieurs semaines dans les médias par la direction de Capa (ndlr, productrice de l’émission) dans leur intégrité et leur compétence». Onze salariés de la société Mondadori, qui édite l’hebdomadaire consacré aux célébrités, souhaitaient faire interdire la diffusion du reportage réalisé par une journaliste de l’agence Capa, qui s’était introduite dans la rédaction en se faisant passer pour une stagiaire. Estimant avoir été «épiés, enregistrés et filmés à leur insu», stigmatisant «une incursion intolérable dans leur cercle privé», les salariés, pour la plupart des journalistes, dénonçaient une «atteinte à leur droit à l’image», ainsi qu’une «atteinte à leur vie privée». «Les méthodes utilisées par Capa relèvent de la manipulation», a dit la rédactrice en chef de «Closer» Laurence Pieau. Dans une ordonnance rendue mercredi soir, le juge des référés Philippe Jean-Draeher a considéré qu’il n’y avait «pas lieu à référé» et condamné les demandeurs à verser 1 500 euros de frais de justice. Lors de l’audience du 5 novembre, Capa avait argué que les personnes filmées n’étaient pas reconnaissables car leurs visages avait été floutés, leurs voix brouillées et leurs noms dissimulés. Dans sa décision, le magistrat a estimé que le reportage, qui s’inscrit dans le cadre d’une émission consacrée aux dysfonctionnements de la société française, relevait de «la légitime information du public», en l’espèce sur le fonctionnement de la presse people.