Vote de confiance demandé par François Bayrou le 8 septembre, en attendant les prochaines échéances électorales: radios et chaînes de télévision sont en ordre de marche avec de nouveaux visages et voix pour parler de politique en cette rentrée. «Il y a des échéances magnifiques qui nous attendent, des moments très politiques: les municipales dans les mois qui viennent (en mars 2026, NDLR), la présidentielle en 2027. Peut-être des législatives encore plus tôt que ça», souriait mardi Julien Arnaud, ancien de France 2 passé chez BFMTV. Sans attendre, responsables politiques et médias s’y préparent, avec des équipes sur le terrain et des présentateurs incarnant cette thématique. Transfuge de BFMTV, Benjamin Duhamel a pris ses marques à France Inter au côté de Nicolas Demorand, à la première matinale de France. Celui qui dit avoir «l’obsession de faire des coups» conduit l’interview de 7H50 et co-anime celle de 8H20. D’autres journalistes politiques se retrouvent aux avant-postes, comme Paul Larrouturou qui a quitté le groupe TF1 pour l’interview de 8H30 sur franceinfo.
«Calendrier présidentiel» : Licencié l’année dernière de Radio France après un article du quotidien Le Monde affirmant qu’il aidait le président du RN Jordan Bardella à rédiger son autobiographie, Jean-François Achilli, qui a contesté ce licenciement en justice, va lui conduire l’interview politique de Sud Radio. Décidée à «casser les codes», l’agente de stars des réseaux sociaux Magali Berdah mènera sur les mêmes ondes des débats en soirée entre influenceurs et politiques. Pour sa part, RMC a recruté comme chroniqueurs Louis Sarkozy, fils de l’ancien président, et l’ex-ministre écologiste et directrice générale d’Oxfam France Cécile Duflot. Réputée pour ses questions incisives, Anne-Sophie Lapix, écartée du 20H00 de France 2, pilote le 18H00-20H00 de RTL et une interview d’actualité le dimanche sur M6 à 20h20. «Il ne faut pas se laisser imposer des conditions par les politiques, quels qu’ils soient», préconise-t-elle dans TV Magazine. Du côté des médias dans la sphère du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, il n’y a pas de changement majeur. Chez Europe 1, le directeur général Donat Vidal Revel se frottait les mains récemment: «dès septembre, nous serons dans un calendrier présidentiel». Le prisme politique irrigue aussi CNews, qui domine désormais en part d’audience les chaînes info. Ses vedettes Pascal Praud ou Sonia Mabrouk lui sont fidèles et le canal est de moins en moins boycotté par la gauche. CNews, qui se défend régulièrement d’être un média d’opinion, a commencé à rajeunir son audience et la compétition est acharnée avec les autres chaînes info. Après avoir fait face à de nombreux départs à la suite de son rachat par l’armateur CMA CGM mi-2024, BFMTV a récupéré Marc Fauvelle (ex-France Inter) qui remplace Benjamin Duhamel, Dominique Tenza (ex-M6), en plus de Julien Arnaud. Pour les prochaines campagnes, «l’enjeu pour nous est d’apporter de l’info politique, des scoops, des révélations», anticipe Fabien Namias, son directeur général. Il espère aussi une «part du lion des débats politiques», pas uniquement «répartis entre TF1 et France 2». La chaîne du service public, justement, a confié son 20H à Léa Salamé. L’ancien pilier de France Inter a une problématique particulière: compagne d’un des leaders de gauche, Raphaël Glucksmann, elle doit parer au conflit d’intérêts. En 2027 «s’il se lance, je quitterai l’antenne», promet-elle.




































