Telecom Italia approuve «à l’unanimité» l’offre soumise par l’Etat italien pour l’acquisition de 100% de Sparkle

Le conseil d’administration de Telecom Italia a approuvé mercredi «à l’unanimité» l’offre soumise par l’Etat italien pour l’acquisition de 100% de Sparkle, filiale de l’opérateur spécialisée dans les câbles sous-marins, a annoncé le groupe de télécoms.

L’offre déposée à la mi-décembre conjointement par le ministère italien des Finances et Retelit, un opérateur italien de fibre optique contrôlé par le fonds d’investissement espagnol Asterion, valorisait Sparkle à 700 millions d’euros.

«Les contrats seront signés d’ici le 11 avril 2025 et la vente devrait être finalisée au cours du premier trimestre 2026», a indiqué Telecom Italia dans un communiqué. Les administrateurs avaient jugé en février 2024 «insatisfaisante» une première offre du gouvernement italien, qui s’élevait à 625 millions d’euros, pouvant atteindre, sous certaines conditions, 750 millions d’euros. Le montant de cette offre était du même ordre que celle soumise auparavant pour Sparkle par le fonds d’investissement américain KKR, associé à Rome, que le conseil d’administration de Telecom Italia avait rejetée en novembre 2023. Le gouvernement italien de droite et d’extrême droite dirigé par Giorgia Meloni prendra ainsi le contrôle de la société Sparkle, jugée stratégique pour le pays. La participation de l’Etat dans Sparkle sera de 70%, alors que les 30% restants seront détenus par Retelit, a indiqué une source financière. Sparkle gère des réseaux considérés comme sensibles, ses câbles sous-marins transmettant des informations entre l’Europe, le pourtour méditerranéen et le continent américain.

Son réseau de fibre s’étend sur plus de 600.000 kilomètres à travers le monde. Le gouvernement Meloni s’était déjà associé au fonds KKR pour racheter en juillet 2024 le réseau fixe de Telecom Italia pour un montant pouvant atteindre 22 milliards d’euros.

L’Etat italien s’est ainsi assuré une part de 16% dans ce réseau, afin de peser notamment sur les décisions liées à la sécurité de cette infrastructure. Rome est déjà actionnaire de Telecom Italia à travers la part de 9,81% détenue par la Caisse des dépôts italienne (CDP).

Le principal actionnaire de Telecom Italia est le géant français des médias Vivendi avec une participation de 23,75%, mais il avait claqué la porte de son conseil d’administration en janvier 2023. Vivendi a perdu en janvier la première manche de sa bataille judiciaire contre la vente du réseau fixe de Telecom Italia à KKR.

Le tribunal de Milan a rejeté le recours du groupe français, déposé en décembre 2023, qui visait à annuler cette vente jugée «illégale» par Vivendi car elle n’a pas été soumise à l’approbation préalable des actionnaires.