Il n’est «pas certain du tout» que l’application de traçage des données mobiles StopCovid soit «prête et utile» contre le coronavirus, a souligné mardi le patron des députés LREM Gilles Le Gendre, alors que ce projet suscite des inquiétudes jusque dans la majorité. Le traçage numérique des personnes contaminées par le virus ou au contact de personnes malades est «éventuellement une des briques du déconfinement», mais il n’est «pas certain du tout» que cette application StopCovid «soit prête et utile» à compter de mi-mai, a estimé M. Le Gendre. Ce sujet a d’abord créé «une forte émotion au sein du groupe LREM», a-t-il reconnu. Mais une visioconférence organisée la semaine dernière avec le secrétaire d’Etat au Numérique Cédric O a permis de faire «retomber la pression sur les risques que certains redoutaient d’une atteinte aux libertés publiques (….) Je crois que maintenant cette crainte est très clairement dissipée» chez les «marcheurs», a jugé l’élu de Paris. «Aujourd’hui notre questionnement porte presque plus sur la faisabilité du dispositif et son utilité, notamment sur l’efficacité des techniques Bluetooth ou la proportion de Français qui pourraient accepter» d’utiliser cette application sur leurs téléphones puisque «ca se passe sur une base totalement volontaire», a poursuivi le président du groupe LREM à l’Assemblée. Lundi soir, lors de son allocution, Emmanuel Macron a souhaité un débat au Parlement sur cette question avant le 11 mai – date à partir de laquelle un déconfinement progressif pourrait démarrer – en soulignant que l’épidémie ne devait pas «mordre» sur les libertés individuelles. Le gouvernement semble hésiter sur la mise en place de ce système, sur lequel travaillent actuellement des chercheurs de l’Inria et des développeurs bénévoles. «Il y a des incertitudes très fortes sur le fait que ça soit efficace et donc il n’est pas impossible que tout cela se dégonfle assez vite dans les semaines qui viennent», a déjà prévenu Cédric O la semaine dernière. Le projet StopCovid partage l’opinion française (46% pour et 45% contre), selon un sondage Ifop pour la Fondation Jean-Jaurès publié dimanche.