Trois questions à … Hervé Chabalier, Fondateur et P.-D.G. de Capa et Délégué Général du Festival européen des 4 écrans

    Du 14 au 16 novembre 2008, la 2ème édition du «Festival européen des 4 écrans» proposera 45 films, 3 compétitions (Ciné/Télé, Net/Mobile et Phone Reporters) et 10 conférences qui se focaliseront sur le Global Média et l’avenir du Numérique. Pour nous en parler, Hervé Chabalier, Fondateur et Président Directeur Général de l’agence de presse et de télévision Capa, et Délégué Général du Festival, s’est entretenu avec média+.

    média+ : Quelles sont les nouveautés apportées aux Festival par rapport à l’année dernière ?

    Hervé Chabalier : Comparé à l’année passée, nous avons progressé au vu des chamboulements produits par la mission Copé, le média global et la convergence des médias. Nous avons comme objectif de montrer et de faire réfléchir les spectateurs sur toutes les créations du domaine du réel par le film, le documentaire, le reportage… Le caractère européen est encore plus marqué que l’année dernière. Dès lors, nous avons préparé une confrontation entre l’Europe et les Etats-Unis sur le numérique. Pour débattre des enjeux économiques et technologiques nous écouterons Xavier Couture, Jean-Noël Jeanneney et Fabienne Fourquet à la Bibliothèque Nationale de France samedi 15 novembre. Plus de 3 000 visiteurs sont venus l’année dernière et nous espérons doubler la fréquentation en 2008. Nous ne désespérons pas de monter un marché de l’image numérique à l’horizon 2012.

    média+ : Comment voyez-vous l’avenir ?

    Hervé Chabalier : Depuis quelques temps, nous savons que tout deviendra numérique, qu’il faudra s’adapter aux nouveaux outils. Les modes de création, de production et de consommation vont considérablement changer. Le métier de programmateur va un peu dépérir car c’est désormais le consommateur qui est au centre du dispositif. La dé-linéarisation des programmes annonce que la télévision ne sera plus l’écran dominant. Le cinéma numérique sera le lieu de communion où l’on partagera un spectacle grandiose en HD, 3D… Et le web sera le symbole de l’individu qui cherchera des produits audiovisuels. Au final, le nom des chaînes ne comptera plus, ce sont les produits qui intéresseront le public. Par exemple, la NBC et la FOX sont des chaînes américaines concurrentielles qui ont crée une plateforme VOD commune pour offrir les meilleurs programmes possibles. Imaginez ce qui peut se faire en France…

    média+ : N’est-ce pas un danger que des amateurs puissent produire des films avec leur mobile ?

    Hervé Chabalier : Si les professionnels n’investissent pas l’Internet, c’est un danger ! Or il faut qu’ils le fassent rapidement. Cette année, le Festival célèbre les citoyens comme nouveaux acteurs de l’information grâce à l’«Image Phone Reporters» où les amateurs captent avec leur téléphone des séquences d’actualité. Tout le monde ne deviendra pas journaliste pour autant. Les amateurs filment des événements impromptus qui ne sont que des contributions complémentaires. Les journalistes sont des raconteurs d’histoires et ils devront à l’avenir confirmer la véracité des contributions envoyées par les amateurs.