Trois questions à… Rodrigo A Sepulveda Schulz, le président directeur général de VPODTV

    Avec le développement de la Vidéo à la demande sur Internet, des entreprises se sont spécialisées dans la fourniture de moyen de diffusion à des créateurs de contenus. C’est le cas de celle de VPODTV qui permet la mise en ligne de petites chaînes de télévision. Rodrigo A Sepulveda Schulz, le président-directeur général nous en explique le concept.

    média+ : Quelles sont les activités de VPODTV, votre entreprise ?

    Rodrigo A Sepulveda Schulz : VPODTV, Vidéo publishing on demand, permet à tout un chacun, entreprise, association, collectivité locale, de créer sa propre chaîne de télé sur n’importe quel écran, téléphone… Nous leur donnons tous les outils techniques pour le faire. On se charge de toute la problématique technique : l’hébergement, le transcodage, le montage en ligne. Ils se concentrent sur le contenu, de trouver leur ligne éditoriale, et s’occupent de la modération des propos diffusés sur leur site. Le concept de VPOD a été trouvé en septembre 2005, on a enregistré la société en mai 2006. Aujourd’hui on est 20 salariés, une moitié à Paris, une autre à Madrid. On a fait un premier tour de table avant l’été avec Innovacom, le fonds de capital d’investissement associé à Orange et on a pris un peu plus de 5 millions de dollars.

    média+ : Comment votre société se rémunère-t-elle ?

    Rodrigo A Sepulveda Schulz : Notre principale source de revenu est la publicité : on en insère avant, après et pendant la vidéo. Chacune des vidéos créées est un espace publicitaire commercialisable. En ce sens on est assez proche d’un JC Decaux qui vend des panneaux : il ne les vend jamais seuls. Il les agrège pour les vendre sous forme de réseau. Chez nous c’est pareil, on va avoir plusieurs chaînes qui ont des audiences différentes. Si on en fait la somme, on va avoir une audience suffisante pour commercialiser de la publicité à un annonceur qui veut par exemple du «18-35 ans». Pour celui qui crée ce contenu-là, il en faut vraiment beaucoup pour qu’il puisse en vivre. En revanche, comme nous agrégeons des petits «ruisseaux», nous arrivons à faire des «rivières» et ces rivières nous payent. Nous avons un deuxième modèle, pour les internautes réfractaires à la publicité : ils prennent des packages. C’est une prestation technique qui est prépayée comme les forfaits téléphoniques. Le troisième modèle passe par des devis pour les très grands comptes, ceux qui veulent communiquer. On leur propose toutes les prestations hébergement, de diffusion et de transcodage.

    média+ : Etes-vous en concurrence avec les chaînes de télévision classiques ?

    Rodrigo A Sepulveda Schulz : La différence principale avec les chaînes de télé, c’est l’audience. On n’a pas encore la même sur Internet par rapport aux chaînes du câble ou du satellite. Mais on va y arriver. En revanche, les créateurs de contenus ont tout de suite une audience même si elle est très petite. Ils n’ont pas de porte d’entrée dans les chaînes du câble et du satellite, car ils doivent être référencés dans une boîte de production, laquelle doit être aussi référencée pour une émission. On est absolument pas en concurrence avec les producteurs. Nous on agrège les créateurs. Les chaînes viennent en chercher certains chez nous. Par exemple, «Brother and Brother» est maintenant sur Canal+. On n’est pas du tout en confrontation. Il y a aussi les gens qui regardent les vidéos. Chacune est vue en moyenne 10 000 fois chez nous. On est en train de prendre de l’audience sur son temps de loisir. À terme, on ira chercher les mêmes budgets que les chaînes de télé. Mais je crois qu’un annonceur passera de toute façon par la télé, la radio, le «4 par 3», la presse magazine et quotidienne, Internet, et la vidéo sur Internet. Le public passe de la télé au web.