Trois questions à … Yves Baudechon, concepteur de Radionomy

    Arrivés tout droit de Belgique, quatre entrepreneurs prennent d’assaut la France. Leur idée: la création facile et gratuite de radios sur le web. Cette idée s’appelle Radionomy et c’est Yves Baudechon, l’un des concepteurs qui nous répond.

    média + : Pouvez-vous nous présenter le concept de Radionomy ?

    Yves Baudechon : Le but est de permettre à chacun de créer sa radio. L’écrit a trouvé son moyen d’expression avec les blog, la vidéo a trouvé ses canaux avec Dailymotion ou Youtube alors que pour la radio, il n’y a rien. Nous voulons que tout le monde puisse créer facilement et gratuitement sa radio sur Internet en puisant dans de vastes bibliothèques de musiques, de jingle et de contenus mis à leur disposition. Le créateur pourra également intégrer ses créations musicales, des contenus de sa bibliothèque, des reportages, des podcast. La où les autres modèles sont plus orientés vers l’auditeur, Radionomy s’adresse au créateur de la radio. C’est un canal de diffusion actif, un moyen d’expression, qui reflète ses choix. Chaque personne peut créer une radio pour elle ou un nombre précis d’auditeurs. On n’en limite pas le nombre. La radio, une fois créée, pourra être intégrée à un blog, un site ou une communauté. Le site de Radionomy servira de moteurs de recherche pour que le public puisse trouver une radio selon ses goûts. Ces radios seront diffusées dans toute l’Europe et nous supporterons tous les coûts, qu’il s’agisse des droits d’auteur ou de diffusion. Nous nous finançons grâce à une diffusion modérée de la publicité sur les radios, maximum 4′ par heure. Nous voulons même partager une partie des revenus avec les créateurs de radios, en fonction de palliers que nous finalisons.

    média + : Le contenu de ces radios sera-t-il soumis à un contrôle ?

    Yves Baudechon : D’une part, quand une personne veut créer une radio, il doit accepter un pacte avec Radionomy où il s’interdit de tenir un discours raciste. D’autre part, quand quelqu’un voudra mettre un contenu à disposition de tous les créateurs de radios, il y aura un autre pacte par lequel il s’interdira de mettre à disposition un contenu qui ne respecte ni les droits d’auteur ni la loi. Il y a un engagement a priori et un contrôle a posteriori. Tout contenu qui n’est pas acceptable sera enlevé voire la radio coupée.

    média + : La webradio est-elle pour vous l’avenir de la radio ?

    Yves Baudechon : Oui. La webradio est un phénomène qui est devenu non négligeable. 57 millions d’Américains écoutent une webradio chaque semaine. En novembre 2007, Ipsos a fait une étude qui montre que 29% des internautes écoutent une radio tous les jours. Une étude européenne classe l’écoute d’une radio en ligne, 5ème activité préférée des internautes, ex aequo avec les téléchargements de musique. On est loin d’être sur un phénomène marginal et je pense qu’il continuera à prendre de l’importance avec la multiplicité des terminaux. Par exemple, avec le développement du wifi, il est plus facile d’écouter une webradio et donc, en doper les audiences. Pour notre part, après la Belgique et la France, on va sans doute s’attaquer à la partie néerlandaise de la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne.