Le Festival International des Programmes Audiovisuels (Fipa) qui se déroulera du 20 au 25 janvier 2009 à Biarritz offrira au public et aux professionnels cinq journées de télévision ayant pour but de promouvoir les oeuvres audiovisuelles créatives. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Pierre-Henri Deleau, Délégué Général du Fipa qui nous dévoile les enjeux du Festival.
média+ : Quels sont les particularités de cette nouvelle édition du Festival Inetrantional des Programmes Audiovisuels?
Pierre-Henri Deleau : Le Fipa se déroule depuis 22 ans. Pour cette nouvelle édition nous avons reçu 1 552 programmes candidats venant de 68 pays. La sélection a été rude. Nous avons un jury composé de 5 personnes, chacune représentant un pôle différent: fictions, séries, documentaires, grands reportages et musiques. Au final, 80% des programmes seront projetés en avant-première mondiale. Mais au-delà de la compétition, nous organisons des débats comme par exemple «18 jours sans pub… et alors?» organisé avec la SACD et la SCAM . Le Festival est un lieu de réflexion pour que des projets aboutissent. Dès lors, le Fipa poursuit son initiative autour des coproductions interrégionales pour la troisième année consécutive. Nous attendons en moyenne 2 700 professionnels pendant 5 jours.
média+ : La production audiovisuelle française est-elle mise en avant ?
Pierre-Henri Deleau : La production audiovisuelle française n’est pas plus avantagée que les autres pays candidats. C’est une question de politesse. Pour preuve, nous avons reçu 356 documentaires français et nous en avons sélectionné 3 sur les 19 en compétition. Ce n’est pas parce que le Festival a lieu en France qu’il ne doit pas être international. Nous avons retenu le meilleur !
média+ : Avez-vous eu des problèmes de financement cette année ?
Pierre-Henri Deleau : Avec un budget d’1,2 million d’euros, nous avons effectivement eu des problèmes financiers cette année. La subvention européenne de Bruxelles qui finançait le Fipatel, le rendez-vous majeur des professionnels de l’audiovisuel a été stoppé. Brusquement 150 000 euros nous ont été supprimés. Je ne vois pas d’autres Festivals audiovisuels qui soient l’équivalent du Fipa. Pour dire la vérité, je trouve ça scandaleux. Le Fipatel propose une sélection des meilleurs programmes mondiaux présentés aux responsables d’acquisitions, directeurs de programmes, programmateurs de festivals et journalistes.
média+ : La sélection du Fipa s’éloigne-t-elle des enjeux de l’audimat ?
Pierre-Henri Deleau : Comme disait Jean Cocteau, «la mode c’est ce qui se démode». Guy Seligmann, [NDLR : Président de la société civile des auteurs multimédia] a souligné qu’en 22 ans d’existence, plus de 90% des programmes primés au Fipa n’ont pas intéressé le service public. J’espère que les choses vont s’arranger. Je suis radicalement pour la suppression de la publicité parce qu’elle imposait des programmes consensuels qui tiraient la qualité audiovisuelle vers le bas.