Toujours pas de télévision mobile personnelle en France, le dossier bloqué

    Annoncée en France depuis 2007, la télévision mobile personnelle (TMP), qui permettra de regarder la télévision sur mobile ou sur un appareil de poche, ne verra pas encore le jour cette année, les opérateurs et les chaînes ne parvenant pas à s’entendre. Excédé par le retard accumulé, le gouvernement a lancé lundi une mission pour définir d’ici fin mars «un modèle économique viable» et «lever les blocages actuels», espérant un «lancement rapide». Programmée en France pour 2007, 2008, puis 2009, la TMP, dont les Japonais et Coréens sont friands depuis longtemps, fonctionne dans quatre pays européens (Italie, Suisse, Pays-Bas, Autriche). Début janvier, la Colombie a franchi le pas. Dans l’Hexagone, on parle désormais de 2010. «La France était censée être un pays pionnier, maintenant nous sommes à la traîne», regrette Yannick Lévy, P.-D.G. de Dibcom, qui produit les puces DVB-H pour recevoir la télévision mobile par voie hertzienne. «On a perdu beaucoup de temps alors qu’on sait que c’est inéluctable», soupire Janine Langlois-Glandier, présidente du Forum de la télévision mobile, qui regroupe 50 entreprises. Avec le blocage du dossier, «20 d’entre elles sont dans une situation très difficile, avec des licenciements», déplore-t-elle. Les premiers tests, encourageants, ont montré des clients intéressés par ce service et prêts à payer quelques euros par mois. Des centaines de milliers regardent déjà les chaînes diffusées sur les réseaux mobiles 3G, mais ceux-ci vont bientôt saturer d’où la nécessité du réseau hertzien DVB-H. Au départ, les discussions entre opérateurs et chaînes (16 ont été retenues pour ce projet) ont «très bien fonctionné», se souvient Mme Langlois-Glandier: «certains s’étaient mis d’accord sur un modèle économique, avec des chaînes gratuites et un accès payant». Mais la réforme de l’audiovisuel, qui prévoit de taxer les opérateurs de télécoms pour financer l’arrêt de la publicité sur la télévision publique, a créé «une ambiance un peu délétère» selon elle. Du coup, quand les chaînes leur ont demandé de financer 87% des coûts du nouveau réseau, estimés à au moins 60 millions d’euros par an, et une taxe sur chaque appareil recevant la TMP, les opérateurs ont dit non.