Le «GroupM» a présenté mercredi dernier à la presse les résultats d’une étude menée du 24 au 29 octobre 2008 sur la «Catch up TV, Décryptage et analyse» via un panel de 765 internautes âgés de 16 à 60 ans. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Raphaël Pivert, Chef de Groupe Etude Media du «GroupM» qui nous analyse les résultats de cette étude.
média+ : La télévision de rattrapage est-elle en pleine évolution ?
Raphaël Pivert : La catch up TV est un nouveau phénomène dont nous parlons depuis le début de l’année 2008 mais la technologie n’est pas nouvelle. La mutation a commencé à partir du moment où nous avons été amenés à disposer du contenu vidéo et audio sur Internet. Les chaînes de télévision ont repris la main sur le web pour diffuser leur propre contenu accessible gratuitement, en streaming. Nous sommes au début du modèle économique de la télévision de rattrapage qui sera financé par la publicité.
média+ : Quelle est la place de la catch up TV dans l’écosystème de la vidéo en ligne ?
Raphaël Pivert : Si nous essayons de capturer l’écosystème de la vidéo en ligne, il existe des modèles payants et gratuits avec des contenus propriétaires et utilisateurs. La catch up TV, c’est une innovation commerciale et publicitaire. Le leader français est M6 Replay qui a lancé son site en avril 2008 et qui a reçu 1,6 million de visiteurs uniques soit 4,8% de pénétration sur 33,6 millions d’internautes français.
média+ : Quels usages les utilisateurs ont-ils de la télévision de rattrapage ?
Raphaël Pivert : Deux utilisations se profilent en terme de comportement: 76% des utilisateurs déclarent regarder les vidéos pour rattraper un programme manqué. Et 56% déclarent utiliser le service en complément, après avoir suivi une partie de l’émission à la télévision.
média+ : Que consomment en général les utilisateurs de la catch up TV?
Raphaël Pivert : Les programmes consommés sur Internet sont très proches de la consommation télévisuelle classique. En premier plan, les internautes visionnent les séries américaines (35%) et les contenus d’actualité (31%). Chaque programme de rattrapage cible son public. Par exemple, les femmes regardent en majorité les émissions dites «pratiques».
média+ : Pour vous, s’agit-il d’un micro-phénomène ou d’un phénomène de masse ?
Raphaël Pivert : Il s’agit plutôt d’un phénomène de masse. Il est difficile de délimiter les périmètres de la catch up TV mais 52% des personnes sondées ont eu recours à ce service. De plus, 56% des utilisateurs réguliers déclarent que leur consommation de TV classique n’a pas changé.