Depuis deux ans, France Télévisions a lancé une dizaine de créations françaises en matière de divertissements. Dans le cadre des futurs lancements de «Spectaculaire», «Surprise Sur Prise» mais aussi de «On est en direct» sur France 2, média+ s’est entretenu avec Alexandra REDDE-AMIEL, Directrice des Divertissements de France Télévisions. Elle nous explique sa stratégie et évoque ses différents projets.
MEDIA +
A partir du 3 octobre, France 2 lance «Spectaculaire». Renouez-vous avec le spectacle vivant populaire de 1ère partie de soirée sur France 2 ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Nous ne l’avions jamais vraiment quitté. Le spectacle vivant fait partie de l’ADN de France Télévisions. Nous le soutenons et l’accompagnons sur toutes les chaînes depuis toujours. Avec la Covid, la période est compliquée pour le secteur, et nous avions à cœur de le mettre à l’honneur. Pour incarner «Spectaculaire», nous ne voulions pas nécessairement un animateur, mais un artiste qui vient de ce monde. Le choix de Jean-Marc Généreux s’est imposé assez naturellement au fil de discussions autour de projets. Il a une belle énergie, et cela fait du bien en ces temps difficiles. C’est une rencontre évidente entre un artiste et une émission.
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Beaucoup font la comparaison entre «Le plus grand cabaret du monde» et «Incroyable Talent», le comprenez-vous ?
Effectivement, ces formats ont tous un point commun : ils s’appuient tous sur la notion de spectacle. Mais l’ADN de «Spectaculaire» est d’être une création (KIOSCO/TV Studios France), le spectacle de tous les spectacles, un divertissement familial avec les 12 meilleurs numéros visuels du moment. Issus de toutes les disciplines du spectacle vivant, nous réunissons sur scène des artistes prestigieux venus du monde entier. Tous les arts de la scène seront représentés pourvu qu’ils soient spectaculaires. Et puis, les producteurs ont décidé d’utiliser le mapping, une technique qui permet de créer des univers visuels uniques pour chacune des performances . Enfin, Le numéro coup de cœur remporte en fin d’émission un «prix spécial, un prix d’honneur du public». Nous ne sommes pas dans une mécanique d’élimination.
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France 2 relance le 26 septembre «Surprise Sur Prise» avec de nouveaux visages. La marque va-t-elle s’installer durablement ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Après avoir fêté les 30 ans de «Surprise Sur Prise» (Deeply Superficial) courant avril avec Olivier Minne à l’animation pour un spécial anniversaire, le téléspectateur a été au rendez-vous des audiences (3,3 millions et 14% de pda ndlr). Dans un 2ème temps, il nous a semblé intéressant de réécrire un «Surprise Sur Prise» nouvelle génération, pour l’installer régulièrement dans une série de Prime Time. A cet égard, nous intégrons un nouveau décor (à l’Atelier des Lumières à Paris), une nouvelle écriture des scénarios (gérée par Tom Villa et son équipe), il y aura donc beaucoup de caméras cachées inédites et à l’animation Laury Thilleman et Donel Jack’sman. En tant qu’humoriste, ce dernier apporte son humeur dans une émission d’humour.
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Comment se traduit votre ambitionsur les divertissements de France 2 ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Nous travaillons l’événementialisation. Les Prime doivent réunir la famille et séduire les 7 à 77 ans. Nos divertissements s’articulent autour de trois grandes thématiques : l’humour, la musique et le spectacle. Plus que jamais, dans cette période difficile, le divertissement a sa place. Continuer à mettre en avant la création française en créant des marques fortes et des rendez-vous pour nos téléspectateurs. A cet égard, d’ambitieuses créations françaises arrivent sur nos antennes: «Spectaculaire» sur France 2, ou encore le grand concours des régions et «Symphonissime» sur France 3. Et puis, nous finalisons le casting du Prime de l’Eurovision : «Eurovision France, c’est vous qui décidez» présenté par Stéphane Bern, pour que les Français puissent sélectionner leur représentant. Autre création, «On est en direct» le 26 septembre en 2ème partie de soirée avec Laurent Ruquier qui affine les derniers détails.
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«Fort Boyard» a été un succès cet été, mais perd en puissance en septembre…
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
«Fort Boyard» (ALP) est un format puissant qui a performé plus que jamais cet été. En moyenne, c’est 3,1 millions de téléspectateurs et 17,0% de pda. Un score en hausse par rapport à la salve précédente (2,8M en moyenne et 16,9% à l’été 2019, ndlr). Ce jeu estival, qui tire toujours un peu sur la rentrée, fait face en septembre aux programmes de rentrée de la concurrence et au fait que la famille change ses habitudes. Mécaniquement, l’audience 4+ descend un peu mais les cibles restent très puissantes.
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«Boyard Land» a-t-il été réaménagé ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Oui, des aménagements liés au Covid. Certains jeux ont été adaptés aux circonstances. Des surprises sont au rendez-vous comme la thématisation de «Boyard Land» avec des séquences qui plairont aux enfants et aux parents.
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Que déployez-vous exclusivement sur France.tv ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Avec la direction numérique, nous avons aussi mis en place une stratégie de création. Des créations de divertissements liés à l’humour et à la musique. En ce sens, nous avons tourné le «Ring Comedie Club» (Création Benjamin Morgaine), une battle de vannes sur un ring avec des équipes d’humoristes, présentée par Tom Villa. Autre projet, la création d’une marque qui va mettre en avant les artistes dans une expérience musicale unique.
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Avez-vous une logique d’écoute conjointe sur les Prime de France 3?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
L’écoute conjointe est au cœur de notre stratégie. Tout en gardant notre cœur de cible sur France 3, nous voulons fidéliser les parents, enfants et petits-enfants. Nous lançons une création d’émissions en série autour d’une marque-ombrelle: «Le Grand Concours des régions». Elle se décline de trois façons : la cuisine (Kitchen Factory), les danses folkloriques (Ah Prod) et l’humour (We Make). Les antennes régionales et nationales seront mobilisées. Autre création, «Symphonissime» (Morgane Prod) dans laquelle des artistes de variétés vont réinterpréter les plus grands gold français avec l’orchestre symphonique d’Yvan Cassar. Depuis la mise en place de nouvelles marques, rendez-vous sur la case du vendredi («La boîte à secrets», «Les enfants de la musique»), de séries de documentaires divertissants, nous avons gagné 1,5% de pda et 500.000 téléspectateurs depuis janvier. C’est une très belle récompense.
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Quel regard portez-vous sur le marché des formats ?
ALEXANDRA REDDE-AMIEL
Depuis deux ans, nous avons lancé une dizaine de créations. Nous travaillons avec une trentaine de producteurs de flux. On a cette chance d’offrir de la création française sur le service public. Sur le marché des formats, il y a quelques concepts intéressants que nous regardons bien sûr mais c’est important d’encourager la création française.