L’attribution d’une «chaîne bonus» à TF1, M6 et Canal Plus «a brouillé l’image» de la télévision du futur, à laquelle l’Assemblée nationale a donné son feu vert mercredi soir, a estimé jeudi le groupe UDF qui a combattu, en vain, ce dispositif aux côtés de la gauche. «L’UDF regrette cette décision prise dans l’urgence et dans un manque total de transparence qui conduira immanquablement à l’ouverture d’un triple contentieux juridique», devant le Conseil de la concurrence, la Cour de justice européenne et le Conseil constitutionnel, souligne le groupe dans un communiqué. Pour Jean Dionis du Séjour, porte-parole centriste sur ce projet de loi, «l’attribution de cette chaîne supplémentaire aux opérateurs historiques s’apparente à une distorsion de concurrence» et «affaiblit de fait les nouveaux entrants mais également le service public en réduisant leurs ressources publicitaires respectives». «L’UDF rend acte au gouvernement des avancées sur le déploiement de la télévision numérique terrestre, mais ce qu’il faut bien appeler «l’affaire canal bonus» a brouillé l’image de ce dossier qui aurait du être consensuel», ajoute le groupe. Dans un autre communiqué, le député PS Christian Paul dénonce «les privilèges exorbitants» accordés à «trois grandes chaînes commerciales en position dominante», qualifiant le projet de Renaud Donnedieu de Vabres de «détestable testament numérique».