Amazon France craint «l’inflation» des frais de port sur les envois de livres

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Le géant de la vente en ligne Amazon France a appelé mardi à éviter «l’inflation» des frais de port sur les envois de livres, que le législateur réfléchit à harmoniser quel que soit l’expéditeur. «À l’heure où l’inflation fait un retour remarqué et où les pouvoirs publics appellent à tout faire pour l’enrayer, avons-nous besoin d’une loi qui renchérisse le coût des livres et pénalise les habitants des petites villes et des zones rurales?», s’est demandé le DG d’Amazon France Frédéric Duval dans une tribune. Une proposition de loi de la sénatrice Laure Darcos prévoit de réguler ces frais de port à des niveaux identiques pour tous les distributeurs. Elle cherche à éviter une distorsion de concurrence entre Amazon, qui les fixe systématiquement au seuil légal de 0,01 euro, et les autres acteurs de la filière du livre (éditeurs et libraires), qui peinent à s’aligner sur ce tarif. Adoptée en 1ère lecture par le Sénat en juin, elle est examinée à partir de mercredi par l’Assemblée nationale. Amazon se dit hostile à la perspective de «facturer des frais d’expédition de plusieurs euros sur les ventes de livres en ligne». «Si une telle mesure était adoptée, elle pénaliserait la diffusion des livres sur notre territoire et la lecture en général (…) La facture sera élevée», prévient M. Duval. Il entrevoit «plus de 250 millions d’euros par an de perte de pouvoir d’achat pour des millions de lecteurs français». La proposition de loi avait reçu en mai un soutien du président Emmanuel Macron, augurant de son adoption. «Il faut qu’il y ait un prix unique de tous les livres, le livre qu’on va acheter à la librairie comme le livre qu’on reçoit à la maison», avait-il déclaré. L’organisation professionnelle des libraires, le SLF, est également très enthousiaste face à la mesure, qui inciterait les acheteurs de livres à se rendre dans un commerce physique.