L’Inde a réimposé une coupure d’internet dans le Manipur en raison de violentes manifestations qui ont éclaté après la publication sur les réseaux sociaux de photos des corps de deux étudiants morts dans un conflit interethnique qui a duré des mois, ont indiqué des responsables.
Plus de 150 personnes ont été tuées dans cet Etat reculé du nord-est du pays depuis les affrontements armés qui ont éclaté en mai dernier entre la majorité hindoue Meitei et la tribu Kuki, majoritairement chrétienne.
L’internet avait été coupé pendant près de cinq mois dans l’Etat avant d’être rétabli la semaine dernière.
Mais mardi soir, l’internet a été de nouveau coupé après que des dizaines de personnes ont été blessées dans de violentes manifestations dans la capitale de l’État, Imphal.
La coupure sert à freiner «la propagation de la désinformation, des fausses rumeurs et d’autres types d’activités violentes par le biais des plateformes de réseaux sociaux», indique un arrêté gouvernemental.
La police a tiré ce mardi 26 septembre des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines d’étudiants en colère manifestant à la suite de la diffusion sur les réseaux sociaux de photographies des cadavres d’une jeune femme de 17 ans et d’un jeune homme de 20 ans, membres de la communauté Meitei, ont rapporté les médias locaux.
Les deux jeunes gens avaient disparu en juillet.
Biren Singh, le ministre en chef de l’État, a déclaré mardi soir que les agents enquêtaient sur leur décès.
Le Premier ministre Narendra Modi a été critiqué pour l’incapacité de son administration à mettre fin à la violence dans l’État, gouverné par son parti nationaliste hindou Bharatiya Janata (BJP).
Mallikarjun Kharge, chef du parti d’opposition du Congrès, a accusé mercredi sur la plateforme X (ex-Twitter) le parti au pouvoir de transformer le Manipur «en champ de bataille».
L’organisation de défense des droits Human Rights Watch a accusé les autorités du Manipur de faciliter le conflit avec «des politiques de division qui favorisent le majoritarisme hindou».