À la tête de Studio 89, Florence Duhayot orchestre des succès télévisés majeurs sur M6. Elle dévoile les coulisses de cette réussite et ses ambitions pour l’avenir.
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Vos quatre plus gros formats sont «Top Chef», «Mariés au premier regard», «Cauchemar en cuisine» et «Les Traîtres». Ont-ils un point commun selon vous ?
Florence DUHAYOT
Ces formats sont très différents, mais chacun parvient, à sa façon, à émouvoir et captiver le public. Prenons l’exemple de «Top Chef» – de retour le 26 mars sur M6 -, nous ne l’avons jamais considéré comme un concours de télé-réalité. Dès le départ, nous avons posé une ligne claire : un concours d’excellence, où rien ne devait être sacrifié à cette exigence. C’est cette approche qui a convaincu les chefs de nous rejoindre, qui a attiré les jeunes talents et qui, au fil des saisons, a créé un véritable cercle vertueux. Aujourd’hui, nous avons 27 anciens candidats étoilés, dont trois avec deux étoiles ! Cela prouve que «Top Chef» est bien plus qu’une émission de télé, c’est une véritable institution culinaire. Et puis, nous avons toujours refusé de céder au spectacle télévisuel. L’exigence a toujours été là, et c’est aussi pour cela que nous avons pu nous allier au Guide Michelin cette saison.
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D’où vient cette collaboration avec le Guide Michelin ?
Florence DUHAYOT
Cela s’est imposé comme une évidence. Quand on regarde les chiffres, près de deux anciens candidats par an décrochent une étoile après leur passage dans l’émission. Certains, comme Mory Sacko, sont étoilés dans les mois qui suivent la finale. Stéphanie Le Quellec, gagnante de la saison 2 a maintenant 2 étoiles et a intégré le jury de l’émission. Cela montre bien l’impact que «Top Chef» a sur le secteur gastronomique. Nous avons toujours considéré que nous étions au service de la gastronomie, des professionnels du métier et des candidats. Notre mission est de leur offrir les meilleurs chefs, les épreuves les plus exigeantes, de les pousser à se surpasser pour que leur créativité atteigne des sommets. Et puis, il y avait cette nouveauté cette année : un restaurant en jeu, avec une possible étoile à la clé. Cela a renforcé encore davantage notre crédibilité.
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L’arrivée des inspecteurs Michelin a été un défi logistique en coulisses …
Florence DUHAYOT
Oui, ça a été une organisation millimétrée. Dès qu’ils arrivaient sur le site, on évacuait le plateau. Ils étaient équipés de sweats à capuche, casquettes et lunettes de soleil… Une fois sur place, les inspecteurs avaient leur propre loge et n’en sortaient qu’équipés d’oreillettes, sans croiser personne. Lorsqu’ils entraient sur le plateau, tout était plongé dans le noir. Nous avons même effectué des tests en régie pour nous assurer que personne ne puisse les reconnaître, et en post-production, nous avons appliqué un travail de colorimétrie pour préserver leur anonymat à l’écran. Seule leur voix a été conservée.
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Votre plus grand défi est-il de continuer à surprendre le public ?
Florence DUHAYOT
Exactement. Pour chaque émission, nous avons ce que j’appelle «une stratégie d’étonnement». Bien sûr, il y a des valeurs-refuges, des fondamentaux que les téléspectateurs attendent et qu’il faut préserver. Mais nous devons aussi constamment bousculer les habitudes. Je vais utiliser une métaphore amoureuse, mais c’est exactement comme dans un couple : rien ne doit être acquis. C’est ça, être producteur: toujours se remettre en question. Le public évolue, et nous devons évoluer avec lui.
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Avez-vous dû adapter l’émission aux attentes du public au fil des saisons ?
Florence DUHAYOT
Bien sûr ! Par exemple, nous avons introduit les chefs de brigade avec leurs équipes, ce qui n’existait pas au début. Cela a créé une implication émotionnelle bien plus forte. Nous avons aussi énormément travaillé l’immersion sensorielle. L’an dernier, nous avons utilisé de nouvelles caméras, placées au cœur des aliments, et un sound design ultra-travaillé. Aujourd’hui, on entend le couteau couper, la viande grésiller, les sauces crépiter… Tout cela crée une expérience bien plus immersive.
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Après «Top Chef», Studio 89 a trouvé un autre grand succès avec «Les Traîtres»…
Florence DUHAYOT
C’est un format totalement disruptif, qui n’existait pas avant. Depuis, il a inspiré d’autres jeux psychologiques mais tout le monde reconnait la qualité de production et de narration des «Traîtres». Vous verrez dans la saison 4 qui arrivera prochainement sur M6 que nous allons continuer à renouveler le format pour surprendre les candidats mais aussi les téléspectateurs. Ce qui rend unique cette émission, c’est que c’est une véritable expérience humaine et émotionnelle. Ceux qui ont joué les traîtres, notamment, nous disent à quel point l’expérience a été marquante.
LES DIRIGEANTS
Florence DUHAYOT
DG
COORDONNEES
114 Avenue Charles de Gaulle
Neuilly-sur-Seine
DATE DE CREATION
2004
PRODUCTIONS
«Top Chef», «Cauchemar en cuisine», «Mariés au premier regard», …