Avec la fragmentation des usages et des plateformes, la recherche en ligne a évolué. Les Français interagissent quotidiennement avec plusieurs types de plateformes numériques. L’occasion pour media+ d’évoquer ce phénomène avec Jérémy LACOSTE, Directeur général de Eskimoz.
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Quel est le comportement des Français envers les plateformes numériques ?
Jérémy LACOSTE
Notre étude menée avec Ipsos révèle que plus de 70% des Français utilisent un moteur de recherche plusieurs fois par jour, une pratique encore plus ancrée chez les jeunes: 73% des 18-24 ans et 70% des 25-34 ans. Les réseaux sociaux se sont imposés dans le quotidien d’une large part de la population : 75% des femmes et 70% des hommes s’y connectent au moins une fois par jour. Quant aux plateformes vidéo, elles rassemblent également une audience importante, avec une fréquentation hebdomadaire légèrement plus élevée chez les hommes (74%) que chez les femmes (66%).
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Les Français sont-ils utilisateurs des outils d’IA générative ?
Jérémy LACOSTE
L’usage des assistants numériques et des outils de génération de contenu automatisé progresse aussi : 30% des hommes et 27% des femmes utilisent des outils d’IA générative au moins une fois par semaine, même si leur usage quotidien reste marginal (respectivement 14% des hommes et 13% des femmes). Ces données montrent que les réflexes numériques se sont enracinés dans tous les profils de population, avec toutefois des nuances générationnelles et sociales importantes.
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Comment évoluent les usages du search en 2025 ?
Jérémy LACOSTE
Le réflexe d’information n’est plus unique : les Français adaptent leur choix de plateforme selon ce qu’ils recherchent. Lorsqu’il s’agit de chercher des tutoriels pour comprendre un sujet ou d’apprendre à faire quelque chose… 51% des répondants se tournent vers la vidéo… devant les moteurs de recherche (40%). Les réseaux sociaux, eux, sont davantage utilisés pour découvrir de nouveaux produits ou marques, en particulier chez les jeunes générations. Pour acheter un produit, la tendance se confirme : plus de la moitié des répondants déclarent démarrer leur recherche directement sur une plateforme de vente, sans passer par un moteur.
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Le parcours de recherche est donc de plus en plus fragmenté…
Jérémy LACOSTE
L’étude confirme que la recherche en ligne suit désormais des parcours fragmentés: un Français sur cinq mobilise régulièrement au moins trois types de plateformes pour un même besoin, par exemple, comparer un produit sur un site d’achat, consulter un avis en vidéo, puis approfondir via un moteur de recherche. Une tendance encore plus marquée chez les 18-34 ans, dont 30% adoptent cette diversité de canaux, tandis que seuls 26% se limitent à une seule source. Cette fragmentation des usages illustre une évolution clé : les internautes veulent croiser les sources, multiplier les points de vue, adapter le format au contexte. La recherche devient transversale, contextuelle, continue, bien au-delà du réflexe historique de la requête unique dans un moteur.
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Les moteurs de recherche ne sont donc plus l’unique porte d’entrée au search ?
Jérémy LACOSTE
On n’effectue plus de recherches sur Internet comme on le faisait il y a cinq ans. Aujourd’hui, un même utilisateur peut découvrir un produit sur les réseaux sociaux, regarder un tutoriel, lire un avis, interroger une intelligence artificielle, puis comparer les prix sur un site marchand, le tout dans la même journée. La recherche est devenue fluide, éclatée, mobile. Notre étude montre que les parcours se complexifient et que les moteurs de recherche, au sens classique, ne sont plus l’unique porte d’entrée. Il faut désormais penser la visibilité en ligne comme un écosystème global, où chaque canal peut déclencher une intention.