Survie de «France Soir» en suspens

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France Soir», dont la fin de l’édition papier est normalement programmée pour vendredi, n’est pas assuré de prolonger sa vie sur l’Internet et pourrait aussi bien disparaître corps et biens, selon ce que décidera son propriétaire, Alexandre Pougachev. Lundi s’est tenue une table ronde réunissant, outre l’actionnaire du titre, élus du personnel et syndicalistes, l’ancienne directrice qui propose un plan de reprise, Christine Vulvert, et des représentants du Syndicat de la Presse Quotidienne Nationale (SPQN). «Alexandre Pougachev avait annoncé l’arrêt du papier en gardant un tiers du personnel pour faire un France Soir 100% web. Il a une proposition de reprise, mais en déboursant deux ans de pertes au profit du repreneur. Dans les deux cas, il serait obliger de sortir 20 millions d’euros pour rien puisque son projet sur le web n’est pas viable», estime un financier proche du dossier.Une 3ème voie «serait de jeter l’éponge et de déposer le bilan, ce qui ne lui coûterait quasiment rien», selon un participant à la table ronde. Si toutefois le titre venait à être liquidé, il pourrait alors être repris à la barre du Tribunal de Commerce, à condition toutefois qu’une offre soit jugée crédible et recevable par le liquidateur judiciaire. Dimanche, le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand s’est montré pessimiste quant à l’avenir de l’édition papier, jugeant son tirage «fragile» (environ 30.000 exemplaires). «C’est compliqué de demander à M. Pougachev, qui a déjà mis 70 millions d’euros dans «France Soir», de remettre la main au pot», a-t-il déclaré, ajoutant que «depuis 20 ans, «France Soir» était dans une crise permanente». «France Soir» est sous protection de la justice (clause de sauvegarde) jusqu’à la fin de l’année. M. Pougachev avait annoncé en octobre l’arrêt de l’édition papier pour le 15 décembre, précisant que cette décision s’accompagnerait de 89 suppressions d’emplois sur 127.