François FLORENTINY (ITV Studios France) : «Produire de belles émissions avec moins d’argent, ce n’est pas un piège»

François FLORENTINY, Directeur général d’ITV Studios France

L’émission «Hell’s Kitchen : les cuisines de l’enfer» produite par ITV Studios débarque ce soir sur NT1. Pour en savoir davantage sur le programme, les problématiques d’adaptation des formats de flux, ainsi que les projets, média+ s’est entretenu avec François FLORENTINY, Directeur général d’ITV Studios France.

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Comment avez-vous adapté le format «Hell’s Kitchen» pour la TV française?

François FLORENTINY

«Hell’s Kitchen» s’inscrit dans le genre de la télévision du réel. Contrairement à la téléréalité classique, nous ne mettons pas en place de stimulis pour obtenir des choses des candidats. Sur ce programme, pour la première fois, trente caméras vont capter la réalité du quotidien d’une brigade, en cuisine. A la tête du format, Arnaud Tabarec, un chef étoilé directeur de deux établissements. Contrairement à la version originale menée par Gordon Ramsay, nous avons évité le systématisme de violence dans le suivi des candidats. Chaque format dispose d’une bible. J’ai la liberté de déplacer le curseur en fonction de ce que nous voulons ou pas. De plus, notre marché français est un peu particulier. Alors que les épisodes aux Etats-Unis durent une heure, nous avons en France des soirées de 120’. Ce ne sont, ni les mêmes constructions, ni les mêmes manières de faire. Adapté dans dix pays, et diffusé dans plus de cent territoires dans le monde, «Hell’s Kitchen» reste la franchise de cuisine la plus puissante dans le monde.

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En matière de budgets, comment appréhendez-vous l’adaptation des formats ?

François FLORENTINY

Très honnêtement, nous avons eu la chance que NT1 mettent sur la table une belle enveloppe pour que nous puissions assurer la production d’un programme cher à fabriquer. Evidemment, la même émission sur FOX aux Etats-Unis coûte plusieurs millions par épisode, ce que nous n’avons pas. Nous devons user d’astuces et faire des choix. Ainsi par exemple, dans la version française de «Hell’s Kitchen», nous n’avons pas pu filmer les participants dans les dortoirs, faute de budget. Produire de belles émissions avec moins d’argent, ce n’est pas un piège. Vous dépensez l’argent différement. Le but est d’avoir le rendu d’une chaîne historique. Pour ce faire, nous avons appelé le réalisateur de «Top Chef» et les producteurs de «Secret Story». Et en prenant le meilleur staff, on se dit que l’on va gagner de l’argent sur l’efficacité de l’équipe. Au lieu de tourner cette émission en 7 semaines, nous l’avons terminée en 5 semaines.

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Est-ce l’année de la diversification pour ITV Studios France ?  

François FLORENTINY

Oui absolument ! Nous travaillons avec les différents diffuseurs TV, sans oublier les acteurs digitaux et les marques. Lors de notre création en 2010, ITV Studios France arrivait près d’1 an après BBC Worldwide France et Shine France. Il était donc délicat de nous positionner au départ sur des cases de Prime Time sachant que nous avions à peu près tous des catalogues similaires. C’est pourquoi nous avons commencé à produire sur des cases un peu moins exposées comme l’Access Prime Time, entre autres. Très vite, nous sommes entrés sur des premières parties de soirée en TNT et dorénavant sur de l’hertzien. Nous avons la chance d’être la filiale d’un groupe de production qui surperforme en Angleterre.

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Des projets en cours pour ITV Studios France ?

François FLORENTINY

Au-delà des habituels développements et pilotes dont je ne peux pas encore vous parler, nous poursuivons la production de «4 mariages pour une lune de miel» pour TF1. Nous en sommes à la 7ème saison. Nous allons d’ailleurs fêter le 500ème mariage. Sur cette salve, nous avons tourné des émissions à l’étranger. Des spéciales arriveront très bientôt.