Les peines prononcées en cour d’assises sont plus lourdes quand elles tombent juste après des reportages télévisés sur des faits divers criminels, selon une étude publiée mardi par l’Institut des politiques publiques (IPP). Les chercheurs Arnaud Philippe et Aurélie Ouss ont répertorié d’un côté les crimes jugés en cour d’assises entre 2004 et 2010, 17.755 affaires au total; et de l’autre les faits divers criminels ainsi que les erreurs judiciaires faisant l’objet de reportages lors des journaux télévisés de 20 heures de TF1 et France 2. Leur conclusion: «Dans les cours d’assises, les peines sont plus élevées au lendemain de reportages consacrés aux faits divers criminels et, à l’inverse, plus courtes après ceux traitant d’erreurs judiciaires». Ils ont mesuré des écarts de 83 jours de prison de plus dans le premier cas (verdict au lendemain de reportages sur des faits divers criminels qui sont déconnectés de l’affaire jugée), et de 80 jours de prison de moins dans le second (au lendemain de reportages sur des erreurs judiciaires). Les deux chercheurs soulignent que cet effet ne se vérifie que pour les cours d’assises, composées de magistrats professionnels et de jurés populaires. Les juridictions composées uniquement de professionnels, par exemple les tribunaux correctionnels, «ne sont pas affectées», notent-ils.
Accueil TV Télévision - Etudes Médiatisation des faits divers et sévérité des peines aux assises seraient liées