Fanny RONDEAU, Directrice de l’Unité Fiction de France 2
La fiction française sur France 2 se porte bien. Les soirées inédites ont réuni en moyenne 4,1 millions de téléspectateurs, soit 16,1% de part d’audience la saison dernière. Dotée d’un budget prévisionnel de 123 M€ en progression de +9% sur 1 an, la fiction française sur France 2 s’inscrit au cœur du plan de création de France Télévisions. Les détails avec Fanny RONDEAU, Directrice de l’Unité Fiction de France 2.
MEDIA +
Quelle est votre politique-fiction sur la saison 2017-2018 ?
FANNY RONDEAU
Soixante-quatorze soirées inédites de fictions seront proposées cette saison, en progression de 11% par rapport à la saison écoulée. Une trentaine de séries sont actuellement en développement. L’idée est de monter en gamme et en puissance dans les cases du lundi, du mercredi et du vendredi. D’un côté, nous devons créer de nouveaux rendez-vous. De l’autre, nous cherchons l’équilibre entre les mini-séries et les unitaires.
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Quelles séries vont marquer cette saison?
FANNY RONDEAU
«L’art du crime» (Gaumont Télévision – 6X52’), une comédie policière qui mêle arts et crimes. Il y aussi la série sociétale «On va s’aimer, un peu beaucoup» (Merlin. Productions/Fontaram Productions – 8X52’) qui photographie la famille contemporaine. En cours de saison, nous programmerons la série «Ben» (Capa Drama – 6X52’) avec Barbara Schulz qui va affronter son passé. Concernant les mini-séries, «Le Chalet» (6X52’ – Dajma) s’impose comme un «Dix petits nègres» à la montagne assez horrifique. En cours de saison, nous proposerons «Le rêve français» (Eloa Prod – 2X90’) qui raconte une partie de l’histoire des Antilles françaises depuis 1960.
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Quels thèmes aborderez-vous pour vos unitaires ?
FANNY RONDEAU
Le harcèlement sexuel au travail avec le film «Harcelée» (Son & Lumière). Nous traiterons également la transsexualité dans «L’épreuve d’amour» (Fontaram Productions), avec Fred Testot. L’alcoolisme au féminin sera également abordé dans «La soif de vivre» (Flach Film Production), avec Clair Keim. Dans «Je voulais juste rentrer chez moi» (Chabraque Productions – Gram Prod), nous reviendrons sur l’affaire Patrick Dils. Enfin, dans «Prêtes à tout» (MFP), nous suivrons le combat de deux mères pour sauver leurs enfants du trafic de drogue. Cette saison, nous aurons aussi une vraie programmation pour les fêtes de fin d’année avec un spécial Noël des «Petits meurtres d’Agatha Christie» (Escazal Films). Pour la première fois, il ne s’agira pas d’une adaptation mais d’une histoire originale. Notons aussi le retour de la collection «Mystère à Paris» (Thalie Images) avec 2 inédits : «Mystère Place Vandôme» et «Mystère au Louvre».
MEDIA +
Les efforts sont tout de même concentrés sur le Prime Time…
FANNY RONDEAU
Il y a un appétit des Français pour la fiction domestique en première partie de soirée. Pendant des années, la fiction française a été le vilain petit canard. Maintenant que le public est demandeur, il faut en profiter et ne pas confondre vitesse et précipitation.
MEDIA +
Quid du format de 26’ en Prime ?
FANNY RONDEAU
J’adorerais en faire ! Mais aujourd’hui, nous avons de tels besoins en Prime que l’on va d’abord essayer de sécuriser les rendez-vous. On retrouvera «Caïn» saison 6 (DEMD – 10X52), «Candice Renoir» saison 6 (Boxeur 7 – 10X52’), «Cherif» saison 5 (MakingProd – 10X52’), «Nina» saison 3 (Barjac Production – 10X52’), «Lebowitz contre Lebowitz» saison 2 (Chabraque Productions/Ryoan – 8X52’), et «Dix pour cent» (Mon voisin productions/Mother production – 6X52’) saison 3.
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Faire jouer les animateurs de France 2 dans les fictions, vous y pensez ?
FANNY RONDEAU
C’est n’est pas une politique en soi. Après, s’il y a une belle opportunité, ce serait bête de la refuser.
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Le lancement du feuilleton quotidien de France 2 a été repoussé à septembre 2018. Pourquoi ?
FANNY RONDEAU
Nous avons besoin de ce délai car il s’agit d’un chantier de production stratégique, qui en dehors des enjeux d’écriture est énorme. Derrière cela, il y a la réforme de la filière de production de France 3. Il faut mettre en place un nouveau décor, déplacer des gens, ce sont des engagements importants vis-à-vis de France Télévisions.
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Que vous inspirent les résultats en demi-teinte de «Demain nous appartient» sur TF1 ?
FANNY RONDEAU
La série a été lancée comme un feuilleton d’été. C’était plutôt bien fait. Je n’ai rien à en dire. Mais c’est vrai que sur la longueur, c’est compliqué. Il y a cette ambiguïté entre feuilleton d’été et feuilleton quotidien. L’idée est de nous inscrire dans un vrai feuilleton quotidien. Les enjeux sont différents.
MEDIA +
France 2 mise sur une diversité de formats…
FANNY RONDEAU
C’est exact et nous continuerons même d’explorer le fantastique. Nous devrions tourner l’année prochaine «La dernière vague» (Kwaï Production – 6X52’), une mini-série à travers laquelle une vague de brume emmène des surfeurs et les ramène le lendemain, sur la plage, avec de supers pouvoirs.
MEDIA +
Pêle-mêle de vos projets en cours ?
FANNY RONDEAU
Depuis cet été, «Les Rivières pourpres» (8X52’ – EuropaCorp Television) sont en coproduction avec la ZDF. Dans un autre style, «Speakerine» (6X52’ – Macondo) évoque les années 60 par l’intermédiaire du parcours et de l’émancipation d’une femme jouée par Marie Gillain. Dans les séries qui vont bientôt entrer en tournage, «Charon» (6X52’- En voiture Simone Productions), un feuilleton qui raconte le parcours d’un flic qui souffre de dédoublement de personnalité. Le personnage est interprété par Marc Lavoine. Son acolyte sera joué par Sofia Essaïdi. Autre feuilleton policier, «Maman a tort» (6X52’ – MFP), adaptation du livre de Michel Bussi avec dans les rôles principaux Anne-Charrier et Pascal Elbé. En termes d’écritures, nous travaillons sur la comédie-dramédie familiale. Cinq séries ont d’ores et déjà été signées dans ce domaine.