A. GRIGOLINI (France.tv Slash) : «On cherche des récits générationnels»

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Média numérique 100% gratuit de service public à destination des jeunes adultes, France.tv Slash se déploie sur la plateforme vidéo France.tv mais également YouTube, Facebook, Snapchat et Instagram. Depuis son lancement en février 2018, France.tv Slash aborde les thématiques en résonance avec les étapes de vie de son public et les traite par le biais d’histoires de vie, d’exemples, de témoignages et de réactions directes. Tour d’horizon avec Antonio GRIGOLINI, Directeur de France.tv Slash.

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Lancé en 2018, comment se développe France.tv Slash aujourd’hui ?

ANTONIO GRIGOLINI

En tant que jeune média, nous nous installons étape après étape dans le paysage audiovisuel et numérique avec des marques-programmes qui se distinguent : «Skam France», «Mental», «Océan»,… En matière de propositions éditoriales, on brasse très large :  fictions, séries documentaires, magazines, musique et bientôt humour. Quand d’autres médias ont tendance à se concentrer sur des niches en étant très segmentés, nous sommes délibérément plus larges avec l’envie d’être utiles pour les jeunes adultes.

MEDIA +

A quelle cadence proposez-vous des contenus ?

ANTONIO GRIGOLINI

Nos lancements sont très réguliers. Deux nouveaux programmes d’ambitions différentes sont lancés chaque mois sur la plateforme.

MEDIA +

Que souhaitez-vous faire en fiction? Reproduire le succès de «Skam France» ?

ANTONIO GRIGOLINI

Absolument ! De l’écriture à la conception en passant par la distribution, on essaie d’épouser les usages, les contextes de consommation et les codes du public auquel on s’adresse. Notre ambition est de proposer des programmes qui ne sont pas contraints par l’économie de ce que l’on appelle les web-séries ou les web-documentaires. On propose clairement des séries et des documentaires ambitieux destinés à un jeune public, pour un média numérique et pour une consommation délinéarisée.

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De quel budget disposez-vous ?

ANTONIO GRIGOLINI

Notre budget est en croissance et nous permet d’être ambitieux. On ne veut pas proposer de programmes low-cost. Nous essayons d’être le plus vertueux possible dans notre manière de produire et de diffuser. On ne possède ni le budget d’un Prime Time de France 2, ni celui d’une web-série d’il y a 5 ans. Avec nos partenaires-producteurs, nous essayons de renouveler les manières de produire.

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Comment l’humour sera-t-il abordé sur France.tv Slash ?

ANTONIO GRIGOLINI

En appliquant deux choses. La première est de valoriser les jeunes talents, notamment dans le stand-up. La deuxième est de conserver un ancrage dans la société française. En ce sens, nous allons créer un programme dédié à l’humour.

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Et en musique ?

ANTONIO GRIGOLINI

On commence à investir le genre. Nous avons débuté en diffusant les sessions de «Basique». Nous venons aussi de lancer «Jump», une collection de films documentaires, composée de quatre portraits de stars montantes de la musique française (Clara Luciani, Lujipeka, Chilla et RK) au moment où leur jeune carrière bascule.

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Votre plus gros succès est «Skam France». Quelle suite allez-vous lui donner ?

ANTONIO GRIGOLINI

Les saison 5 et 6 débarquent en 2020. Avec Banijay le producteur, ainsi que l’Unité Numérique de France Télévisions, on souhaite proposer un récit générationnel pour les jeunes adultes français. Ces derniers sont bombardés de séries. Pour autant, ils n’ont pas vraiment de fictions miroirs qui leur ressemblent.

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Que recherchez-vous aujourd’hui ?

ANTONIO GRIGOLINI

Des récits générationnels. On veut embrasser le modèle de séries délinéarisées sur des propositions fortes et feuilletonnantes. En documentaire, on cherche des unitaires (sans contrainte de durée) autour de thèmes en résonnance avec notre public (étape de vie, questionnement, passions, difficultés,…). On cherche aussi des séries documentaires feuilletonnantes. Celle qui a le mieux fonctionné sur France.tv Slash, c’est «Océan», un autoportrait intime d’un homme trans qui raconte sa transition à la première personne. Parmi les autres thèmes que nous apprécions, il y a l’environnement, la musique, l’humour et le sport.

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Quelle audience générez-vous ?

ANTONIO GRIGOLINI

Cela dépend des programmes. Le public vient essentiellement consommer les séries et les collections documentaires. Mais nous avons surtout construit des communautés, à la fois sur Snapchat (+ de 500.000 abonnés), nos chaînes YouTube (+ d’1 million d’abonnés) et ailleurs.