À Lille, des jeunes sans diplôme découvrent les métiers de l’audiovisuel grâce au programme Tremplin de Séries Mania 

«Moteur… Action !»: A Lille, Thibaut, sorti de l’école sans son bac, se découvre une vocation pour la caméra. 

Avec d’autres jeunes éloignés de l’emploi ou des études, il fait ses premiers pas sur un plateau de tournage en produisant une mini série projetée fin mars au festival Séries Mania. 

Casque sur les oreilles, regard rivé sur l’écran de retour, deux apprenties réalisatrices orchestrent une scène de cette série dystopique, «Maslow», dans les couloirs désaffectés d’une ancienne annexe de la préfecture de Lille. 

Autour d’elles, les élèves du programme Tremplin du Serie Mania Institute, école lilloise dédiée aux séries, s’affairent supervisés par des professionnels : cameraman, assistant de production, accessoiriste, ingénieur du son, scripte… 

Ce programme de sept mois à temps plein, financé par France Travail et l’Afdas, organisme de formation du secteur, est ouvert chaque année depuis 2023 à une vingtaine de jeunes de 18 à 25 ans sans condition de diplôme. 

Il leur permet d’apprendre les bases de l’écriture sérielle et des métiers techniques de l’audiovisuel. 

Derrière la caméra, Thibaut Talman, 22 ans, qui n’a pas le bac, a d’abord travaillé en intérim dans la logistique, avant de découvrir ce programme lors d’un «rendez-vous Pôle Emploi». «Je n’avais pas de contacts dans le milieu, ça me paraissait inaccessible», explique-t-il. 

Aujourd’hui, il voit ce cursus comme une «vraie porte d’entrée» dans cet univers, et souhaite devenir cadreur pour «pouvoir raconter n’importe quoi juste avec une caméra». «C’est coupé, merci, bravo, elle est bonne!», lance Elsa Hocquet, co-réalisatrice de «Maslow», la série qui suit Mona, une jeune femme en rebellion contre l’entreprise qui l’emploie. 

A 24 ans, Elsa a d’abord suivi un BTS en production animale avant de se réorienter vers l’audiovi-suel avec cette formation, «son rêve». Originaire de Nédonchel, un petit village du Pas-de-Calais, elle confie : «Je me disais qu’à la campagne, il serait compliqué de trouver des projets et des écoles. Tellement de monde veut entrer dans ce métier, que j’avais l’impression de ne pas faire partie du haut du panier». 

Les étudiants ont réalisé leur mini-série de cinq épisodes de cinq minutes, de l’écriture à la post-production, interprétée par les élèves du Conservatoire d’art dramatique de Lille.