A Vivatech, des efforts d’innovations pour accompagner la révolution du travail à distance

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Une sorte de capsule spatiale tapissée de grands écrans, où 3 personnes parlent et échangent des documents, entre eux ou avec des collaborateurs sur toute la planète: au salon parisien Vivatech, la mini-salle de réunion Hybridity illustre les efforts d’innovations pour accompagner la révolution du travail à distance. La capsule – une petite salle de réunion livrée clé en main qui sera disponible à la rentrée à partir de 2.000 euros par mois – est une nouvelle déclinaison du produit phare de la PME rennaise Klaxoon, une plate-forme numérique d’animation de réunion qui fonctionne en présentiel ou à distance. La plate-forme est centrée autour d’un grand tableau blanc virtuel, où les participants peuvent échanger des idées avec des post-it, les organiser en les reliant entre eux, les compléter par de l’échange de documents, photos, vidéos, le tout sonorisé avec la vidéo-conférence. Elle peut fonctionner en mode asynchrone, utilisé par exemple par le navigateur François Gabard pour communiquer avec son équipe lorsqu’il est en mer. «Nous l’avons utilisée en course pour gérer des incidents» sur le bateau, explique Thomas Normand, le DG de Merconcept, l’entreprise fondée par François Gabard qui emploie aujourd’hui 70 personnes. «Ce sont des situations de désorganisation, de crise», où l’outil de Klaxoon permettait par exemple de retrouver des informations «bien plus facilement qu’une boucle WhatsApp», explique-t-il. Non loin de Klaxoon, la start-up nantaise La Vitre expose à Vivatech son écran géant, sorte de porte virtuelle de 2 mètres de haut et 1,20 m de large qui permet d’échanger avec des collaborateurs situés à distance avec plus de convivialité que la traditionnelle vidéo-conférence. «Vous frappez à la vitre et votre collègue arrive, et vous vous voyez et vous vous parlez comme si vous étiez ensemble dans la même pièce», explique Anthony Vannier, le cofondateur et DG de La Vitre. Cette possibilité de se voir en pied «enlève de la gêne, fluidifie les échanges», ajoute-t-il. Selon son DG, La Vitre a placé pour l’instant une centaine de ses produits dans le monde, avec une offre de prix à 600 euros par mois et par écran, pour un contrat de 3 ans. La banque d’affaires Natixis vient d’en prendre plusieurs exemplaires pour l’utiliser sur plusieurs continents notamment pour du support technique. Microsoft de son côté présente à Vivatech Mesh, sa nouvelle plate-forme logicielle qui permet de connecter ensemble ses masques de réalité augmentée Hololens et des outils plus classiques – ordinateurs, smartphones, tablettes… – pour «donner le sentiment d’être au même endroit». Le masque sur la tête, on se transforme par exemple en urbaniste, étudiant avec ses collègues situés à distance la physionomie d’un nouveau quartier. Les bâtiments sont visibles en hologramme, et l’urbaniste peut pointer ou déplacer tel ou tel élément pour ses collègues, prendre des mesures… «Mesh va démocratiser» les applications de réalité virtuelle et augmentée, «puisqu’il n’y a pas forcément besoin d’avoir un masque pour participer à l’échange», explique Othman Chiheb, responsable du produit Hololens au sein de Microsoft France. En mission de reconnaissance dans les allées de Vivatech, une femme cadre d’une grande entreprise américaine implantée en France souligne combien les entreprises ont besoin de nouveaux outils adaptés aux nouvelles organisations très éclatées du travail. Son entreprise a généralisé l’utilisation de Teams de Microsoft (plateforme combinant visio, gestion d’agenda, échanges de documents…). Mais il manque encore «un côté visuel» pour mettre une dimension plus humaine dans les échanges et répondre notamment aux besoins des personnes qui se sentent isolées en télétravail, explique-t-elle.