«Adieu de Gaulle, adieu», un thriller politique sur une page de mai 68 (diffusion le 20 avril à 20h50 sur Canal+)

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    Une DS noire se fraye difficilement un chemin dans une rue du Quartier Latin au lendemain d’une nuit d’émeutes. Le décor d’»Adieu de Gaulle, adieu» est planté: nous sommes le 29 mai 1968 et le président de la République Charles de Gaulle a disparu… Avec ce téléfilm réalisé par Laurent Herbiet, Canal+ remplit avec succès un pari ambitieux: raconter cette page de l’histoire qui a entraîné une crise politique majeure, et faire pénétrer le téléspectateur dans l’intimité d’un homme, Charles de Gaulle, dépassé par des événements qu’il ne comprend plus. Le projet est parti d’un livre, «La fuite à Baden» d’Hervé Bentégeat. Aujourd’hui encore, des doutes subsistent sur les mobiles de ce voyage bref et secret de de Gaulle à Baden-Baden. S’agissait-il d’une fuite pure et simple d’un homme en proie au désarroi? D’une visite aux troupes françaises d’Allemagne pour s’assurer de leur fidélité? Ou encore, hypothèse moins connue, d’une prise de contact avec Moscou pour connaître les intentions soviétiques face à une insurrection largement inspirée par l’idéologie communiste? Le réalisateur Laurent Herbiet explique avoir voulu «se mettre dans la tête d’un président vieillissant, visionnaire à sa manière, et tout d’un coup déconnecté». Il a voulu montrer «comment un homme élevé dans le 19ème siècle, qui avait tout consacré à son pays, pouvait réagir au soulèvement d’une jeunesse en route vers le 21ème».