Pour toute une génération, elle était «Tata Yoyo» ou «La bonne du curé». A 92 ans, la chanteuse Annie Cordy est décédée, après une carrière entre music-hall, chansons rigolotes et cinéma, portée par l’envie d’amuser avant tout. La chanteuse et comédienne belge s’est éteinte vendredi à Vallauris (Alpes-Maritimes), a indiqué sa nièce Michèle Lebon. «Elle a fait un malaise vers 18H00. Les pompiers sont arrivés très vite, ont tout tenté pour la ranimer», et «elle est partie en quelques minutes», a-t-elle raconté. De nombreuses personnalités ont témoigné de leur attachement à celle que ses amis appelaient affectueusement «Nini» et rendu hommage à sa carrière. «Populaire et solaire, à la ville comme à la scène. Joyeuse et généreuse, avec son public comme ses amis. Ainsi était Annie Cordy. Avec elle disparaît la bande originale d’une vie faite de bonheurs simples, sincères, et communicatifs. Merci madame !», a tweeté le Premier ministre français Jean Castex. «Annie était une artiste complète sachant tout faire, danser, chanter, jouer la comédie, émouvoir et faire rire. C’était une très grande professionnelle aux talents multiples, c’était la Lucy Ball française», a de son côté déclaré Mireille Mathieu. Pour elle, «Annie était une jolie fleur de papillon. «Tata Yoyo» et «La bonne du curé» vont rejoindre le paradis des étoiles de la musique». «Annie était mon amie de toujours. J’ai tellement de souvenirs à ses côtés. Nous avons tant ri toutes les deux ! (…) Tu vas terriblement me manquer ma Nini», a commenté sur Twitter Line Renaud.
Energie : «Elle avait des problèmes de mémoire, je ne suis pas très surpris (par son décès), mais profondément triste», a réagi son ami, le chanteur Dave, interrogé sur BFMTV, soulignant combien Annie Cordy incarnait l’«énergie». Avec son tablier immaculé de «bonne du curé», ses nattes articulées de «Frida Oum Papa» et son truc en plumes de «Tata Yoyo», la reine du music-hall français a consacré sa vie à la scène où elle ne voulait donner «Que du bonheur», titre d’un spectacle jazz et swing qu’elle donna au Casino de Paris et à l’Olympia. Léonie Cooreman est née à Laeken, quartier de Bruxelles, le 16 juin 1928. Blonde piquante, elle a débuté dans des orchestres en chantant des standards américains, avant d’être engagée comme meneuse de revues au «Boeuf sur le Toit» à Bruxelles, puis à Paris au «Lido» en 1950, où elle devient Annie Cordy. D’opérettes en comédies musicales, en passant par le rire, la chanson, le théâtre, le cinéma et les téléfilms, l’infatigable fantaisiste fait preuve d’un perfectionnisme quasi maniaque. Et l’amuseuse professionnelle était également une excellente actrice. Après avoir débuté avec Sacha Guitry («Si Versailles m’était conté», 1953), elle a élargi et ému son public par des rôles dramatiques dans «Le Passager de la pluie» de René Clément, «Le Chat» (Pierre Granier-Deferre), aux côtés de Jean Gabin et Simone Signoret, ou «La Rupture» (Claude Chabrol).