Deloitte a dévoilé hier matin son étude mondiale dédiée aux tendances 2015 du secteur des Technologies, Médias et Télécommunications. Que doit-on retenir ? Réponse avec Ariane BUCAILLE, Associée responsable TMT (Technologies, Médias et Télécommunications) pour Deloitte France.
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La télévision évolue dans sa forme et sa consommation. Quelles sont vos prédictions et sur quoi vous êtes-vous basée pour les déterminer ?
Ariane BUCAILLE
Ces derniers temps, on parle beaucoup de ces petits formats vidéos de moins de 20’ notamment présents sur des plateformes comme YouTube. Mais comparativement au marché global de la télévision, le poids économique de ces contenus sur internet ne représente que des montants infimes (un marché de 5 milliards de dollars US pour 3% de vidéos regardées cette année dans le monde, ndlr). On en parle beaucoup, un certain nombre de bloggeurs influents émergent individuellement avec de grosses audiences, mais cela ne représente rien de significatif en termes de retombées publicitaires. Le temps passé sur YouTube ne se déduit pas du temps passé à regarder la télévision. En comparaison, le contenu audiovisuel de la tv génère plus de 400 milliards de dollars US de recettes pub et d’abonnements seuls. Deuxième point, même si la consommation télévisuelle demeure stable sur les 3 dernières années, il existe de grosses différences de consommation entre populations. Pour les moins téléphages (notamment des catégories CSP+, ndlr), ils ont tendance à regarder de moins en moins la TV (18’ par jour). La population consommant le plus la télévision continue à la regarder toujours plus. Troisième point, les jeunes de moins de 25 ans décrochent niveau TV.
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Existe-t-il un basculement naturel de la consommation TV des jeunes vers le Net ?
Ariane BUCAILLE
Oui ! Les jeunes regardent essentiellement la TV à travers l’Over The Top (OTT). En revanche, le succès du sport à la tv reste une constante pour toutes les tranches d’âges. Quand on observe le budget des jeunes américains, une grande partie sera consacrée aux technologies, médias et télécoms. Les jeunes débourseront en moyenne 750 $ par an pour la tv payante, la musique, les jeux vidéo, les livres, les sports en direct, du contenu vidéo sur Internet et des journaux papiers.
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Sommes-nous encore aux balbutiements du déploiement du smartphone ?
Ariane BUCAILLE
Pas vraiment ! En 2015, 1,3 milliard de smartphones seront vendus dans le monde dont 1 milliard seront des renouvellements de téléphones. Du coup, ce mouvement touche à la fois les constructeurs et les opérateurs dans les pays dans lesquels il y a des subventions. Bien que le cycle de remplacement des smartphones soit de plus en plus long, ce sont le design, la taille des écrans, la vitesse, la capacité de stockage, et les fonctionnalités qui stimuleront les ventes.
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Les objets connectés sont-ils toujours à la mode ? Ne s’adressent-ils pas qu’à une catégorie spécifique de la population ?
Ariane BUCAILLE
Sur les objets connectés, les médias mettent souvent en avant des systèmes permettant d’allumer son chauffage à l’avance, ou des capteurs permettant d’analyser votre santé. Mais ces exemples ne représenteront pas la part la plus importante du secteur. En 2015, plus de 60% du milliard d’objets connectés seront principalement achetés par les entreprises. Véritable manne financière, le marché des objets connectés aurait une valeur de 10 milliards de dollars US, tandis que les services qui y sont associés auraient une valeur d’environ 70 milliards. Des sociétés de types EDF, par le biais des objets connectés, analysent des données et vont déterminer le niveau d’investissement, la politique tarifaire, etc.
