La gauche a obtenu mercredi dans la nuit l’ajournement des débats jusqu’à jeudi lors de l’examen du texte sur la réforme de l’audiovisuel public. Peu avant minuit, le président du groupe socialiste Jean-Marc Ayrault a demandé, en vertu du règlement, une vérification du quorum (présence d’au moins 50% des députés dans l’enceinte l’Assemblée nationale). Le quorum n’étant pas atteint et compte tenu de l’heure, le président de séance, Alain Néri a levé la séance en fixant la suite des débats sur la réforme de l’audiovisuel public à jeudi après-midi. Avant cette interruption, les députés ont adopté deux mesures pour promouvoir la «diversité» dans l’audiovisuel. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) devra présenter chaque année au Parlement un rapport sur les programmes «reflétant la diversité de la société française», selon l’amendement présenté par le rapporteur UMP du texte, Christian Kert, associé au patron des députés UMP Jean-François Copé et à deux de ses collègues (Frédéric Lefebvre et Michel Herbillon). Par ailleurs, la Haute autorité de lutte contre les discriminations (Halde) remettra avant le 31 décembre 2009 un rapport au Parlement dont le but est de «lutter contre les discriminations et de mieux refléter la diversité de la société française», selon un autre amendement de M. Kert. «Je trouverais formidable que cet amendement soit adopté à l’unanimité», a déclaré M. Copé en parlant d’un «message extrêmement fort pour notre société», tandis que M. Lefebvre a évoqué une «vrai rupture dans notre pays». «C’est un amendement hypocrite, de l’enfumage qui vise à mieux faire oublier votre politique», a dénoncé Noël Mamère (Verts). «On va demander au CSA de faire son 487ème rapport annuel. C’est un amendement de décoration, qui n’a aucune portée et qui consiste à donner bonne conscience à la majorité», a lancé Didier Mathus (PS).