Un tribunal du Bangladesh a demandé au régulateur des télécommunications de supprimer des réseaux sociaux les interventions d’un dirigeant de l’opposition en exil, alors que des élections générales sont prévues d’ici la fin janvier.
Tarique Rahman, 55 ans, chef par intérim du Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), est un opposant de premier plan à la Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, mais cet homme politique exilé à Londres doit s’adresser à ses partisans à distance sur les réseaux sociaux.
Le BNP et ses alliés organisent des manifestations depuis l’an dernier pour réclamer la démission de Sheikh Hasina et que les élections prévues pour janvier soient organisées sous la houlette d’un gouvernement intérimaire neutre.
«La haute Cour a ordonné à la Commission de régulation des Télécommunications du Bangladesh de retirer les discours et observations de Tarique Rahman des réseaux sociaux», a déclaré le procureur général adjoint Bipul Bagmar.
Le responsable des affaires juridiques du BNP Kayser Kamal a qualifié cet ordre d’«inconstitutionnel, partial et politiquement motivé».
M. Rahman a accusé Mme Hasina de fraude électorale et de violations des droits de l’homme au cours de ses quinze ans au pouvoir.
Les gouvernements occidentaux ont exprimé leur inquiétude quant au climat politique régnant au Bangladesh, où le parti de Sheikh Hasina domine le Parlement.
Début août, M. Rahman, qui vit à Londres depuis 2008, a été condamné par contumace à neuf ans de prison pour corruption, une sentence qui a suscité les protestations de centaines de ses partisans estimant que le procès avait des motivations politiques.
Il a été condamné en 2018 à la prison à vie pour son rôle dans un attentat meurtrier à la grenade perpétré en 2004 contre un rassemblement de partisans de la Première ministre actuelle, alors chef de l’opposition.
La mère de Tarique Rahman, Khaleda Zia, était alors à la tête du gouvernement.
Cette dernière, qui fut deux fois Première ministre, est assignée à résidence après avoir été condamnée à 17 ans de réclusion dans deux affaires de corruption en 2018.