Bouygues table sur une meilleure rentabilité en 2016

Le groupe Bouygues, qui discute toujours d’un rapprochement de sa filiale Bouygues Telecom avec l’opérateur Orange, table sur une meilleure rentabilité en 2016, au terme d’une année 2015 portée par l’international mais encore «difficile» dans la route et le BTP en France. L’an dernier, le bénéfice net du groupe diversifié (construction, média, télécoms) est ressorti à 403 millions d’euros, supérieur aux attentes des analystes compilées par le fournisseur d’informations financières Factset. En 2014, il avait bondi à 807 millions d’euros, gonflé par la cession du contrôle d’Eurosport International et de la participation de Colas dans Cofiroute. Le c.a., lui, s’est replié de 2% à 32,43 milliards, «en raison de la baisse d’activité en France, qui n’est que partiellement compensée par la dynamique de l’international», a précisé le PDG, Martin Bouygues. «En dépit de cette baisse, le résultat opérationnel courant est en hausse de 6% (…) le groupe a donc renoué dès 2015 avec la croissance de sa rentabilité», s’est-il félicité. De son côté, le résultat opérationnel a baissé à 668 millions d’euros, affecté par 273 millions d’euros de charges exceptionnelles liées à la mise en oeuvre du partage de réseau avec Numericable-SFR, au projet de fermeture de la raffinerie de Dunkerque (SRD) et à la poursuite des plans d’adaptation dans tous les métiers. En 2014, il était monté à 1,13 milliard d’euros grâce à la cession d’Eurosport. Cette année, «grâce à la stratégie de transformation de ses métiers», le groupe espère améliorer encore sa profitabilité. Dans la construction en France, il attend toutefois un marché de la route encore «en léger recul» en 2016, après deux ans de «forte baisse». Mais il entrevoit «quelques signaux positifs»: des prises de commandes en hausse de 10% au second semestre 2015 sur un an, des contrats significatifs tels que l’extension du port de Calais ou encore un marché du logement en  pleine reprise grâce à deux mesures de soutien de l’Etat (dispositif Pinel et  extension du Prêt à taux zéro). Le carnet de commandes des activités de construction a progressé de 5% sur un an, à 29 milliards d’euros à fin décembre. En forte hausse de 16% à l’international (15,7 milliards), il s’est en revanche réduit de 6% en France (13,3 milliards) en raison de la baisse de la commande publique, dans la route en particulier, et de la fin de l’exécution de grands chantiers d’infrastructures et de bâtiments lancés en 2010-2011. La contribution des activités de Colas (route) au résultat net du groupe a ainsi chuté de 357 millions d’euros l’an dernier, à 226 millions d’euros, sur un total de 579 millions d’euros apportés par la construction.

Quant à la filiale Bouygues Telecom, elle a creusé sa perte nette à 59 millions d’euros en 2015, contre 41 millions un an plus tôt, mais son résultat brut d’exploitation (Ebitda) est ressorti conforme à ses prévisions, à 752 millions d’euros. Sa maison-mère poursuit les discussions annoncées le 5 janvier en vue du rapprochement entre Bouygues Telecom et Orange. Celles-ci n’iront «pas au-delà» du trimestre, a assuré M. Bouygues, indiquant que l’opération, si elle se concrétise, devra déboucher, pour son groupe, sur une participation d’au moins 10% au sein d’Orange. «Je ne travaille sur aucun scenario de sortie du secteur», a-t-il dit. La filiale TF1 avait publié le 18 février un bénéfice net part du groupe divisé par quatre, à 103,3 millions d’euros. L’endettement net du groupe diversifié était de 2,6 milliards d’euros à fin décembre 2015, en baisse de 0,7 milliard sur un an. Le groupe Bouygues, qui proposera le paiement d’un dividende stable, de 1,60 euro, a précisé avoir encaissé, fin janvier 2016, 996 millions d’euros de l’offre publique de rachat d’actions (OPRA) du groupe Alstom, dont il détient environ 28%.