Hier midi, les dirigeants de France Télévisions ont réaffirmé leurs engagements concernant le développement numérique du service public. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Bruno PATINO, DG délégué aux Programmes, aux antennes et aux développements numériques.
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Comment se positionne aujourd’hui France Télévisions dans son déploiement numérique ?
Bruno PATINO
Rémy Pflimlin a voulu imprimer depuis 2010 une marque durable d’un point de vue numérique pour France Télévisions. Nos équipes se sont mises au diapason pour offrir non seulement des contenus mais aussi des services qui accompagnent le public, partout, tout le temps et sur tous les supports. J’espère profondément que nous avons posé les fondations d’un élan et d’une démarche qui va s’inscrire durablement, quelque soit les vicissitudes que peut traverser France Télévisions. Ce virage numérique a pour ambition d’anticiper le développement des nouveaux usages. Lorsque je dresse le bilan des savoir-faire accumulés par les équipes de France Télévisions ainsi que les performances enregistrées ces dernières années, je sens qu’il y a, bien au-delà des équipes numériques, une prise de conscience de la démarche initiée sur la Social TV, le second écran, l’hyperdistribution, etc. Pour capitaliser et accélérer notre engagement en faveur du numérique, nous lançons aujourd’hui le service francetvinfo en HbbTV sur les téléviseurs connectés. Il s’agit de la 1ère chaîne d’information à la demande qui proposera notamment un JT permanent, constamment mis à jour.
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Quel sera l’enjeu numérique de demain pour France Télévisions ?
Bruno PATINO
L’enjeu à venir portera sur ce que j’ai appelé «la bataille du téléviseur». Si nous partons du principe que 48% des téléviseurs français ont un accès à internet aujourd’hui – quelque soit la technologie de connexion – vous avez naturellement des usages non-linaires qui se développent. Face à ce constat, les services de France Télévisions doivent se déployer au sein des grandes plateformes de distributions non-linéaires. D’où notre présence sur Chromcast, la clé HDMI lancée dernièrement par Google. Par ailleurs, notre souhait est de développer des produits spécifiques qui vont réinventer l’expérience du téléviseur.
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Mais les investissements sur le numérique ne semblent guère rentables…
Bruno PATINO
France Télévisions est un service public et la notion de sa rentabilité correspond à ce que les économistes appellent «l’externalité». Nous sommes financés par la redevance et notre approche n’est pas la même qu’un groupe privé qui doit rendre des comptes vis-à-vis de ses actionnaires. Concernant France Télévisions, nos actionnaires sont les Français et notre mission est de les satisfaire à travers les services que nous déployons. Nos investissements numériques (67M€ estimés en 2013, ndlr) représentent une part très minime (2,5%) du budget total de France Télévisions. Et en parallèle, le chiffre d’affaires de nos services numériques a doublé ces 3 dernières années.
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Vous êtes donc optimiste pour la suite ?
Bruno PATINO
En tout cas, nous sommes volontaristes !
