Pornographie, harcèlement… Bruxelles a ouvert mardi une consultation dans le but d’adresser des recommandations aux plateformes en ligne comme TikTok ou Instagram afin de renforcer la sécurité des mineurs, une priorité affichée de l’exécutif européen. Un règlement de l’UE sur les services numériques (DSA), entré pleinement en vigueur l’an dernier, vise à mieux protéger les utilisateurs en imposant aux acteurs de l’internet une série de contraintes. Il exige en particulier la mise en oeuvre de mesures appropriées pour assurer la sécurité des enfants et adolescents. Afin d’aider les plateformes à respecter cette obligation, la Commission européenne, désormais gendarme du numérique, a préparé des lignes directrices en dialogue avec les diverses parties prenantes: enfants, fournisseurs de services, universitaires… L’objectif est qu’elles soient publiées «dans le courant de l’été», a déclaré mardi le porte-parole Thomas Regnier. Avant cela, la Commission a engagé une consultation finale. Le public (y compris les parents, les experts ou les autorités nationales) a jusqu’au 10 juin pour faire un retour d’information. Parmi les lignes directrices mises en ligne dans un document de 39 pages, l’exécutif européen préconise en particulier un contrôle de l’âge afin de réduire l’exposition des enfants à la pornographie ou d’autres contenus inappropriés. La Commission recommande que les comptes des enfants soient définis comme privés par défaut pour réduire le risque de contacts non sollicités avec des inconnus. Afin de limiter le harcèlement en ligne, elle propose que les plateformes permettent aux enfants de bloquer tout utilisateur et que ces derniers ne puissent pas être ajoutés à des groupes de discussion sans leur consentement explicite. La Commission a déjà ouvert des enquêtes contre TikTok et Meta (Facebook, Instagram) dans le cadre du DSA. Elle soupçonne la plateforme de vidéos d’origine chinoise et le géant américain des réseaux sociaux de ne pas agir suffisamment contre l’aspect addictif de leurs services ou encore de ne pas assez protéger les enfants contre divers contenus nuisibles.