C. LACAZE (Terminal 9 Studios) : «Les marques ont tout pour raconter de grandes histoires. Elles font rêver.»

Douze ans après la création de Terminal 9 Studios, le producteur s’associe au groupe The Independents (Banijay), leader mondial du luxe et de la communication, pour amplifier sa vision d’un brand entertainment ambitieux, authentique et international.

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Quel sens donnez-vous à cette acquisition par The Independents, douze ans après la création de Terminal 9 Studios ?

CLAUDE LACAZE

Quand j’ai fondé Terminal 9, je ne voulais pas me spécialiser à tout prix. Pendant plusieurs années, nous avons exploré différents formats – du documentaire au divertissement – en signant près d’une centaine de programmes, diffusés sur des chaînes variées, en France comme à l’international. Puis la pandémie est arrivée. Comme pour beaucoup, elle a marqué un temps d’arrêt… et un temps d’introspection. À cette période, des séries comme «Emily in Paris» ou «The White Lotus» ont émergé : du brand entertainment puissant, bien produit, qui rayonne à l’international. Et j’ai eu comme un flash. Je me suis dit : les marques ont tout pour raconter de grandes histoires. Elles sont connues, elles ont des fondateurs, des créateurs, des égéries. Elles font rêver. C’est là que j’ai décidé de spécialiser Terminal 9 dans la production de films autour des marques, en m’inscrivant pleinement dans le genre du brand entertainment. Et cette intuition s’est matérialisée avec «Inside the Dream», notre première série documentaire sur les maisons de luxe, diffusée sur Prime Video, Tencent et Canal+.

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«Inside the Dream» a été un vrai déclencheur ?

CLAUDE LACAZE

Complètement. Après Bulgari, il y a eu Dior, puis Mugler. Et je me suis rendu compte que nous ne faisions pas juste une série : nous ouvrions un nouveau genre. Pour aller plus loin dans cette voie, nous avions besoin de nous adosser à un groupe expert de cet univers. The Independents s’est alors imposé comme une évidence.

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Comment s’est faite la rencontre avec The Independents ?

CLAUDE LACAZE

J’ai rencontré Isabelle et Olivier Chouvet, les fondateurs du groupe via Edouard Benadava, qui développe et pilote les sujets de contenu et d’entertainment pour le groupe. Ce sont de vrais entrepreneurs visionnaires. Leur idée a été de bâtir un collectif d’agences ultra spécialisées dans le luxe et le lifestyle : la meilleure pour les défilés (Bureau Bétak), les meilleures agences de communication (Karla Otto, Lucien Pagès), de design, d’événementiel… Ils cherchaient une société de production qui sache raconter des histoires de marques, et nous , nous avions besoin d’un accès plus large à ces marques et de relais pour aller au-delà du film, avec des événements, des lancements, des expériences… Quand on s’est rencontrés, c’était une évidence.

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Donc ce n’est pas un changement de modèle, mais plutôt une accélération ?

CLAUDE LACAZE

Exactement. Depuis deux à trois ans, Terminal 9 est pleinement spécialisé dans les films de marque. Ce que nous apporte The Independents, c’est la possibilité de scaler, d’aller plus vite et plus loin, de multiplier les films grâce à un accès privilégié à des maisons d’exception. Mais aussi d’amplifier leur rayonnement : organiser des avant-premières événementielles, imaginer des expériences immersives, activer les réseaux sociaux. Bref, adopter une approche 360°.

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Vous conservez donc votre autonomie dans le groupe ?

CLAUDE LACAZE

C’est une des raisons pour lesquelles j’ai dit oui. Le groupe s’appelle The Independents, et ce n’est pas qu’un nom : leur modèle repose sur un collectif d’agences où chaque fondateur reste pleinement aux commandes. On s’appuie les uns sur les autres, on collabore, mais chacun garde son indépendance. C’est précieux.

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Vous êtes reconnu pour vos récits documentaires dans l’univers du luxe. En quoi votre approche se distingue-t-elle dans ce secteur ?

CLAUDE LACAZE

Les marques de luxe sont habituées à travailler avec des agences de pub. Nous, nous faisons des documentaires. Notre approche est celle d’un regard extérieur, pas d’un discours marketing. Ce que nous cherchons, c’est l’authenticité. Derrière Dior, Vuitton, Gucci, il y a des créateurs, des fondateurs, des histoires, des visionnaires… Et souvent, la Gen Z connaît les marques mais pas ce qu’il y a derrière. Notre travail, c’est de raconter ça. Avec exigence, sensibilité et sans trahir l’histoire.

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Développez-vous des projets dans cette veine ?

CLAUDE LACAZE

Oui. Aujourd’hui, nous avons quatre séries documentaires en production, et une quinzaine de films en cours. «Inside the Dream» va être décliné avec d’autres maisons et nous allons lancer une nouvelle série intitulée «ICON(S)». Une série qui croise art contemporain et marques de luxe. Chaque épisode met en scène un artiste qui s’approprie une icône d’une maison pour en faire une œuvre XXL révélée dans un musée. Nous allons annoncer le premier épisode la semaine prochaine au Shanghai International Film Festival avec un des plus grands artistes d’art contemporain du moment. Il sera diffusé sur Tencent et Prime Video. Et ce n’est que le début d’une longue série…

LES DIRIGEANTS
Claude LACAZE
Fondateur et CEO

COORDONNEES
12 rue d’Enghien 75010 Paris

DATE DE CREATION
2013

PRODUCTIONS

: «Inside the Dream» (Prime Video, Canal+, Tencent) ;  «Tout le monde chante» (W9)…