Le plus long conflit de l’histoire de la presse francophone au Canada a pris fin mercredi avec la ratification par les salariés du Journal de Québec d’un accord intervenu avec la direction pendant la nuit, a annoncé leur syndicat. L’accord, ratifié par une forte majorité des différentes catégories de personnels, met fin à un mouvement décrété il y a plus de 14 mois par l’employeur, le groupe de presse Quebecor/Corporation Sun Media.Le conflit avait été provoqué par la volonté de Quebecor d’augmenter la durée de la semaine de travail, de 32 heures à 37,5 heures, mais sans augmentation de salaires, afin d’alimenter en information son futur site Internet. Au point mort depuis plusieurs mois, les négociations entre les parties avaient finalement repris mercredi dernier. L’accord porte sur le renouvellement de la convention collective pour une durée de cinq ans et il a été ratifié par 98% des journalistes lors d’un vote, a indiqué dans un communiqué leur syndicat. Cet accord prévoit des augmentations salariales de 2,5% par année. Les journalistes acceptent en contrepartie le passage à la semaine de travail de 37,5 heures, mais continueront néanmoins de ne travailler que quatre jours par semaine. Il prévoit aussi «l’introduction d’un plancher d’emploi garantissant le nombre de journalistes et photographes en poste pour maintenir une couverture locale de qualité à Québec, tout en permettant le multimédia», selon le communiqué syndical. Le syndicat a précisé que le retour au travail n’aurait pas lieu «avant quelques semaines, les parties devant maintenant convenir du redémarrage de l’entreprise et de ses modalités». D’ici là, les journalistes syndiqués entendent continuer la publication du quotidien gratuit MédiaMatinQuébec qu’ils avaient lancé deux jours après le début du conflit.