Canal+ lance dès lundi la série «Mouche»
La série «Mouche», diffusée à partir de lundi sur Canal+, propose une adaptation très fidèle de «Fleabag», dans laquelle Camille Cottin reprend le rôle titre de cette comédie britannique au ton singulier, avec une mise en scène identique, reposant sur des apartés. Bourrée d’humour noir, cette série en 6 épisodes diffusés deux lundis de suite en première partie de soirée fait le pari de répliquer, en les transposant à Paris, les mécanismes de la version britannique. Coproduite par la BBC et Amazon, elle avait séduit téléspectateurs et critiques au point qu’une deuxième saison vient d’être diffusée. Fleabag/Mouche, c’est le petit nom de son antihéroïne, dont la vie semble se déconstruire à chaque pas : son bar à thé est au bord de la faillite, elle n’arrive pas à se remettre du décès de sa meilleure amie et partenaire, ainsi que d’une rupture inattendue avec son petit ami, sans oublier la perfidie que sa belle-mère manie avec application. Même le carriérisme insatiable de sa soeur, dont elle est pourtant très complice, ne fait que lui renvoyer l’apparence d’une réussite inatteignable. Mais on trouve à rire de tous ces motifs d’angoisse existentielle, en grande partie grâce à de fréquents apartés, dans lesquels l’héroïne se moque elle-même de sa situation peu enviable. Une trouvaille de sa créatrice Phoebe Waller-Bridge, à qui l’on doit également une autre série saluée par la critique, «Killing Eve», et qui incarne le rôle principal dans la série anglaise, développée à partir d’un monologue. Un art de l’autodérision très «british», que Jeanne Herry, qui signe le scénario et la réalisation de «Mouche», première adaptation à l’étranger de «Fleabag», s’est efforcée de recréer via des traductions ciselées pour en respecter le rythme, et à travers une mise en scène très respectueuse de la version originale. «J’ai voulu trouver les bonnes correspondances avec la langue française, en étant très fidèle», explique la réalisatrice, qui se dit fascinée par «la précision de la partition et le côté hyper affûté» du texte de Phoebe Waller-Bridge.