Attention, adaptation plus qu’attendue: «Cat’s Eyes», série avec Camille Lou («Le bazar de la charité»), inspirée des cambrioleuses du dessin animé culte des années 1980, débarque sur TF1 dès le 11 novembre en prime time. Ce «live action», avec des comédiennes en chair et en os, électrise déjà les fans hardcore, qui comparent sur les forums les coiffures des actrices actuelles et celles des personnages de celluloïd. Une belle cohue devant la salle a d’ailleurs eu lieu à la projection du premier épisode en avant-première mi-septembre au festival de la Fiction de La Rochelle. Ce programme a même été cité dans les tendances du moment, sous la catégorie «retour des héros de l’enfance», au Mipcom, grand rendez-vous mondial de l’audiovisuel actuellement à Cannes. Pour relever le pari de cette adaptation, TF1 et Prime Video, qui co-produisent notamment, misent sur des comédiennes rompues aux séries: Camille Lou («Le bazar de la charité»), Constance Labbé («Balthazar») et Claire Romain («Ici tout commence»). Elles incarnent donc respectivement Tam, Sylia et Alexia, prénoms des trois soeurs dans la version française du dessin animé tiré du manga de Tsukasa Hojo, créateur japonais mythique, également auteur de «Nicky Larson» (tiré de son manga «City hunter»). «C’est presque mieux de ne pas avoir regardé ce dessin animé à l’époque, si j’avais été fan de la série avant, ça m’aurait tétanisée d’interpréter ce personnage», a confié Camille Lou, pas née au moment de la première diffusion, devant la presse à La Rochelle. Constance Labbé, aînée de la bande, regardait plutôt «Nicky Larson», «à cause» de ses frères. «La représentation des femmes est, comment dire… différente dans «Nicky Larson» et j’avais un peu peur quand on m’a proposé «Cat’s Eyes», car ça précède». «Mais les personnages sont plus intéressants dans «Cat’s Eyes»». Loin des saillies graveleuses de «Nicky Larson», «Cat’s Eyes» repose sur trois femmes puissantes, terme qui n’existait pas dans les années 1980. Le casting actuel suit d’ailleurs ce fil conducteur, avec des seconds rôles féminins solides comme Carole Bouquet en amie de la famille ou Elodie Fontan (vue notamment dans les films de Philippe Lacheau, son compagnon) en méchante jubilatoire. Les acteurs pâtissent de la comparaison, à l’image du rappeur MB14, inconsistant dans le rôle d’un policier. Le chemin fut long pour acquérir les droits. Tsukasa Hojo a lu les premières pages de l’adaptateur en chef, Michel Catz – ça ne s’invente pas – il y plusieurs années. «C’est une grosse marque, on n’était pas les seuls sur le coup et les Japonais prennent le temps», a-t-il expliqué à La Rochelle. En gage de sérieux, la production a dû fournir des engagements de grands monuments de Paris, la Tour Eiffel, le Louvre, l’Hôtel de la Monnaie, prêts à laisser les caméras filmer sur leurs sites. «Partout où on a frappé à la porte, il y quelqu’un qui était fan de «Cat’s Eyes», capable de chanter le générique», s’amuse Michel Catz. Le budget conséquent – la presse spécialisée évoque 25 millions d’euros – se voit dès le premier épisode à la Tour Eiffel. «On a tourné quand les monuments étaient fermés, de minuit à six heures du matin», a dévoilé devant la presse à La Rochelle le réalisateur Alexandre Laurent («Le bazar de la charité»), qui n’aime «pas les fonds verts» permettant l’ajout d’effets visuels. Sa préférence pour les prises de vues réelles a valu de belles sueurs froides à Claire Romain, sensible «au vertige dès 2m50 de haut» dans la vie. Camille Lou, plus assurée, a aussi eu des surprises: «il faut savoir que la Tour Eiffel bouge, on m’a dit «sinon elle tombe», super… (rires)». La saison 2 dépendra des audiences vertigineuses, ou pas.