Chine: quelques prises de positions publiques contre les «aveux télévisés»

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Un haut responsable de l’association officielle chinoise des avocats a demandé la fin des «aveux télévisés», recevant jeudi un soutien inattendu d’un quotidien officiel. La pratique consistant à montrer à la télévision de présumés coupables avouant crimes ou délits devant les caméras après être passés entre les mains de la police – mais avant d’avoir été jugés – est quasi quotidienne en Chine. «Il y a trop de possibilités pour que cela conduise des prévenus à plaider coupable contre leur volonté ou à dire des choses contraires aux faits», a déclaré Zhu Zhengfu, vice-président de l’Association des avocats de Chine, lors d’entretiens mercredi avec les sites d’informations chinois Caixin et Beijing News. «La société doit arrêter de les traiter comme des criminels avant qu’ils soient jugés devant une cour», a-t-il ajouté. Récemment, un Suédois, le libraire de Hong Kong Gui Minhai, disparu en Thaïlande fin 2015, est réapparu à la télévision, encadré de policiers, pour y avouer être l’auteur alcoolisé d’un accident de la route mortel en Chine des années plus tôt, et demander que Stockholm n’intercède pas en sa faveur. Toutes sortes de délinquants ou de criminels sont régulièrement montrés en tenue de prisonnier avouant leur forfait, une pratique condamnée à l’étranger par de nombreuses associations selon lesquelles ces aveux sont obtenus sous la contrainte.