Coûts de production des émissions de flux en Europe : 2 modèles s’opposent

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Le marché de la production française semble se rapprocher des modèles allemands et anglais, sans en avoir les financements, selon une étude comparative des coûts de production des émissions de flux en Europe réalisée par Analysys Mason pour le Syndicat des Producteurs Créateurs de Programmes Audiovisuels (Spect). Première analyse, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont légèrement plus chers que la France en termes de coûts moyens de production. On observe un écart supérieur de 27% pour l’Allemagne et de 29% pour le Royaume-Uni par rapport à la France. Ce constat s’explique par la taille de leur marché (somme des revenus publicitaires et de la redevance) et des financements très supérieurs. Celui de l’Allemagne est supérieur de plus de 80% à celui de la France (11,9 milliards d’euros contre 6,3 milliards pour la France) quand le marché britannique est supérieur de 35% (8,5 milliards d’euros). Cette différence notable s’explique notamment par le montant de la redevance collectée par chaque pays et un marché publicitaire plus dynamique. En France, la redevance se chiffre à 136 euros par foyer, quand celle de l’Allemagne est supérieure de 58% (216 euros) et le Royaume-Uni de 32% (soit 180 euros). Il est toutefois à noter que cette importance des coûts de production globaux n’est pas corrélée directement à l’importance du marché domestique. En effet, les coûts de production des programmes en Allemagne et au Royaume-Uni sont respectivement supérieurs de 27 et 29% par rapport à la France, quand ils disposent d’un marché domestique supérieur de l’ordre de 80% et de 35% à la France. Avec un marché domestique restreint (de – 55 à – 80% par rapport au marché français), l’Espagne, les Pays-Bas et la Belgique ont quant à eux dynamisé leur production de programmes de flux en réduisant leurs coûts de production pour demeurer compétitifs. En effet, ces 3 pays produisent des émissions de flux entre 37 et 43% moins onéreuses qu’en France. Cela s’explique par une flexibilisation du marché du travail, des charges sociales attractives (environ 20% aux Pays-Bas) ou encore des crédits d’impôts applicables au secteur.