Cyberattaques: Washington prend des sanctions contre une entreprise chinoise accusée de soutenir un groupe de pirates

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Le gouvernement américain a annoncé vendredi dernier prendre des sanctions contre un groupe chinois spécialisé dans la cybersécurité, mais qu’il accuse d’apporter son soutien à un groupe de cybercriminels, Flax Typhoon, accusé de cibler des entreprises américaines. Selon le département du Trésor, Integrity Technology Group, basé à Pékin, permettrait à Flax Typhoon d’utiliser ses infrastructures afin de mener ses attaques en ligne.

Le groupe de cyberpirates est accusé d’avoir ciblé de nombreuses entreprises et entités, tant aux États-Unis qu’en Europe, qui font partie de secteurs jugés «critiques» par Washington. «Le département du Trésor n’hésitera pas à faire rendre des comptes aux acteurs de la tech néfastes et à ceux qui leur permettent d’agir», a déclaré le sous-secrétaire au Trésor en charge du terrorisme et du renseignement financier, Bradley Smith, cité dans le communiqué.

Le ministère américain justifie ces sanctions par le fait qu’il existe selon lui des éléments démontrant que Flax Typhoon a envoyé et reçu des informations, de manière régulière, sur les serveurs de Integrity Tech, au moins entre l’été 2022 et l’automne 2023. Les sanctions consistent en le gel de l’ensemble des avoirs détenus directement ou indirectement par Integrity Tech aux États-Unis et en l’interdiction aux entreprises et particulier américains de commercer avec le groupe. Il restreint également la possibilité du groupe d’obtenir des contrats à l’étranger dès lors que ces derniers utilisent le dollar comme monnaie d’échange.

Ces sanctions interviennent alors que le département du Trésor a reconnu lundi dernier avoir été la cible d’une cyberattaque au début du mois de décembre, assurant qu’elle n’avait pas permis de mettre la main sur des éléments classifiés.

L’attaque, qui a été réalisée en passant par un logiciel tierce, a été attribuée à «un acteur soutenu financièrement par la Chine.

L’attribution d’une cyberattaque est très difficile techniquement, du fait des nombreuses techniques employées par les pirates pour couvrir leurs traces, et politiquement sensible. Ce n’est cependant pas la première fois que les États-Unis, ou certains de ses alliés, accusent Pékin d’être derrière ce type d’action.

En mars dernier, Washington, Londres et Wellington avaient ainsi accusé la Chine d’être derrière une série d’attaques ayant visé leurs institutions publiques ces dernières années, une accusation rejetée par Pékin, qui l’a jugée «totalement infondée» et qualifiée de «calomnie».