Cyril Hanouna veut poursuivre LFI, en réaction à une campagne de communication mettant en scène l’animateur

Cyril Hanouna va poursuivre La France insoumise en justice, a annoncé son avocat mercredi, en réaction à une campagne de communication mettant en scène l’animateur et qui a déclenché des accusations d’antisémitisme, récusées par le mouvement de gauche radicale. «Nous préparons des actions judiciaires», a déclaré Me Stéphane Hasbanian, invoquant l’«atteinte à l’image» et disant réfléchir à «d’autres actions liées à l’antisémitisme».

Le visuel incriminé avait initialement été mis en ligne sur le compte X de LFI qui l’a depuis retiré. Il montre le visage de Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et air agressif, au-dessus des messages «Manifestations contre l’extrême droite ses idées… et ses relais !» et «Partout en France 22 mars».

«C’est un photomontage», a dénoncé Me Hasbanian. «On a accentué les traits de Cyril Hanouna pour le faire ressembler à quoi ou à qui», a-t-il dit. Avec cette affiche, «LFI recycle l’iconographie antijuive», a estimé la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) sur le réseau social X.

L’avocat Arno Klarsfeld y a également dénoncé une affiche «clairement antisémite». «La tête de Cyril Hanouna mise à prix», a écrit le patron du groupe de médias CMI France, Denis Olivennes, en y voyant des «méthodes de fascistes». Cette «image emprunte tous les codes des caricatures antisémites», a abondé l’ancien sénateur socialiste David Assouline.

Certains, à l’instar de Jules Torres, chroniqueur de CNews et d’Europe 1 et journaliste du JDD (trois médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré), ont dressé un parallèle avec des affiches antisémites des années 1930-1940.

LFI a dénoncé des «accusations nauséabondes» qu’elle impute «essentiellement» à des «militants d’extrême-droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD». LFI a indiqué avoir remplacé le visuel pour y «mettre un terme».

Le mouvement souligne en outre que sa campagne pour appeler à manifester le 22 mars comprend des «visuels avec plusieurs personnalités médiatiques», comme le présentateur de CNews Pascal Praud, «qui contribuent au relais des idées d’extrême-droite».

«C’est mettre des cibles dans le dos de ces journalistes, de ces hommes politiques ou de ces personnalités», a réagi le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, sur CNews.

«J’espère que ces manifestations pourront être interdites par les préfets», a-t-il ajouté.