Delphine Ernotte Cunci candidate à sa succession

Delphine Ernotte Cunci, présidente-directrice générale de France Télévisions, à compter du 24/08/2015

Delphine Ernotte Cunci a annoncé jeudi être candidate à sa succession, une course dans laquelle elle part favorite, même si cet éventuel troisième mandat pourrait être bouleversé si une holding commune à tout l’audiovisuel public voyait le jour. «Je souhaite continuer à défendre notre média de service public à vos côtés, avec force et passion, au service de la liberté de notre espace démocratique, de notre souveraineté culturelle et de la réconciliation de la société française», a-t-elle indiqué dans un message à l’ensemble des salariés du groupe. «Voilà pourquoi j’adresserai aujourd’hui (jeudi) à l’Arcom (le régulateur de l’audiovisuel) ma candidature à la présidence de France Télévisions», a ajouté la patronne de 58 ans. Deux autres prétendants sont déjà connus: la productrice et ex-députée Frédérique Dumas, ainsi que le journaliste de France TV et délégué syndical SNJ Serge Cimino. Le nom de Thierry Thuillier, directeur général adjoint de l’information du groupe TF1, a aussi circulé mais ce dernier a déclaré au journal Le Figaro avoir «jeté un oeil sur cette opportunité» puis «refermé le dossier». Les candidats ont jusqu’à vendredi pour se manifester auprès du régulateur de l’audiovisuel qui devra les départager en vue d’un mandat de cinq ans débutant le 22 août. Mais la donne pourrait être bouleversée si une holding commune à tout l’audiovisuel public voyait le jour. Le projet est soutenu par la ministre de la Culture, Rachida Dati, mais critiqué par la gauche. Sous l’autorité d’un ou une présidente, la holding, France Médias, chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel). Le sort de France Médias Monde est en discussion. Cependant, l’examen du texte à l’Assemblée nationale, prévu la semaine dernière, a été reporté sine die en raison d’un programme parlementaire très chargé. En l’état, la proposition de loi stipule que le futur PDG de la holding présidera les conseils d’administration de ses filiales. Le prochain PDG de France Télévision pourrait ainsi voir son mandat être écourté. Mais le texte de loi peut évoluer jusqu’à son adoption définitive. Par ailleurs, compte tenu de son expérience à la barre du paquebot France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci a de grandes chances de postuler ultérieurement pour la direction de la holding. «Nos sociétés traversent actuellement des ruptures sans précédent. (…) Parce que les incertitudes y sont nombreuses, pour nos publics comme pour nous-mêmes, j’ai plus que jamais la conviction que nos médias publics ont un rôle absolument déterminant à jouer», a-t-elle insisté jeudi dans son message aux salariés du groupe.

Ancienne patronne d’Orange France, elle a été la première femme nommée à la tête du groupe audiovisuel, en 2015. Elle a notamment lancé la chaîne d’information en continu franceinfo et plusieurs plateformes (Okoo, Lumni, france.tv…). Avec TF1 et M6 notamment, elle a impulsé en 2024 la structuration d’une filière audiovisuelle pour faire face à la concurrence des plateformes américaines. Afin de faire son choix du prochain président, l’Arcom, autorité indépendante, a indiqué qu’elle prendrait en compte en particulier les politiques envisagées de «soutenabilité financière» de France Télévisions, dans un contexte budgétaire contraint. Comptant quelque 8.800 salariés (équivalent temps plein) et bénéficiant d’un financement par l’Etat à hauteur de 2,5 milliards d’euros pour 2025, France TV comprend les chaînes France 2, France 3 et ses 24 antennes régionales, France 4, France 5, franceinfo et le réseau Outre-mer La Première.