Le tribunal de commerce de Nanterre a sommé jeudi la société Canal+ de mettre fin à une opération visant à imposer à certains de ses abonnés de visionner de manière automatique la chaîne i-TELE (groupe Canal+) à l’écran lorsqu’ils l’allument. Cette décision en référé intervient après la plainte de la chaîne d’information en continu BFMTV, qui a accusé la société Canal+ de «manipulation de mesure d’audience» par cette opération, initiée fin octobre. Groupe Canal+ va faire appel de cette décision, estimant que «l’opération promotionnelle dénoncée avec tapage par BFMTV n’a causé à ce groupe aucun préjudice», selon un communiqué. Il avait reconnu début novembre mener «à titre expérimental» une «opération marketing» portant sur 1,8 million de foyers, visant à faire visionner sa chaîne d’information i-TELE dès que les téléspectateurs rallumaient leur télévision. Auparavant, les abonnés du groupe Canal+, lorsqu’ils rallumaient leur téléviseur, avaient à l’écran la chaîne sur laquelle ils étaient lorsqu’ils l’avaient éteint. Le tribunal ordonne à la société Canal+ Distribution, en charge du marketing au sein du groupe Canal+, «de mettre un terme au dispositif logique mis en place sur les décodeurs de l’offre CanalSat, provoquant l’allumage systématique desdits décodeurs directement sur la chaîne i-TELE, et rétablir le système précédent» dans les 24 heures. Une astreinte de 10 000 euros par heure de retard a été fixée.