Entre hausse des prix et pénuries, les «gamers» français se consolent à la «Paris Games Week»

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«La PlayStation 5 est en rupture de stock partout, alors je suis venu ici pour y jouer un peu»: entre la hausse des prix des jeux et les pénuries, les «gamers» français se consolent à la «Paris Games Week» pour découvrir les nouveautés. «Cela fait deux ans que j’essaie de l’avoir, mais ça part trop vite, c’est impossible d’en trouver. J’ai entendu dire qu’il y avait un stand où on pouvait l’acheter alors je suis venu!», lance Ismael, 16 ans, accompagné de deux amis pour fêter le retour du principal salon français consacré aux jeux vidéo. Comme le jeune adolescent, ils sont des centaines à jouer des coudes sur le stand de la Fnac, l’un des principaux distributeurs français et partenaire de l’événement, pour tenter de récupérer leur graal avant les fêtes de fin d’année. Sortie en 2020 au prix de 500 euros, la console nouvelle génération de Sony est désormais facturée 550 euros, alors que le groupe nippon, victime de pénuries de composants, connaît toujours d’importants problèmes de production. Pas de quoi freiner Hugo, 15 ans, et sa famille, venus exprès de Strasbourg, pour espérer mettre la main dessus. «Nous avons fait le tour de plusieurs magasins spécialisés dans notre région et aucun ne l’avait en disponibilité. Ils étaient tous en rupture et donc on a eu la chance de venir ici et de la trouver», raconte son père, David Lambin. Dans un contexte de crise de pouvoir d’achat pour les ménages, s’offrir une console dernier cri est-il devenu un plaisir de plus en plus inaccessible? «Effectivement c’est un budget, on ne va pas se mentir, mais on sait aussi que les gens jouent de plus en plus. C’est un budget qu’ils estiment finalement assez utile parce qu’ils ont envie de se divertir», souligne Charlotte Massicault, directrice des produits multimédias et «gaming» à Fnac-Darty. «Le graphisme [des consoles nouvelle génération] est complètement dingue.Les créateurs font des choses de plus en plus exceptionnelles et c’est pour ça que, je pense, les clients ont envie de se faire plaisir avec ce genre d’achats», ajoute-t-elle. Si Microsoft, le concurrent américain de Sony, admet aussi être en «flux tendu» pour ses Xbox, l’entreprise assure maintenir inchangés les prix de ses consoles (299 euros pour la Série S, 499 euros pour la Série X) «jusqu’à la fin de l’année», indique Ina Gelbert, directrice Xbox France. Pour se démarquer, Microsoft tient aussi à vanter son modèle alternatif par abonnement «Game Pass», qui permet de jouer en illimité sur Xbox et PC, mais aussi en «streaming» sur smartphones et télévisions connectées pour ceux qui ne veulent pas de consoles. «God of War: Ragnarok», «Pokémon Ecarlate et Violet», «Sonic Frontiers»… Si la crise sanitaire a provoqué le report de la sortie de nombreux jeux prévus pour 2022 à l’année prochaine, la programmation de la fin d’année reste enthousiasmante, selon les «gamers» rencontrés. Mais alors que le tarif de certains «blockbusters» comme les derniers «Call of Duty» ou «Fifa» peuvent atteindre jusqu’à 80 euros, la hausse des prix concernent aussi les jeux. Swan, 17 ans, a réussi à mettre la main sur une PlayStation 5 «alors que certains de (ses) amis attendent encore», mais les jeux en version physique «sont assez chers», déplore-t-il. «Du coup, je les achète en version digitale». «Les jeux vidéo sont de plus en plus cher alors on se permet moins le luxe d’en offrir aux enfants», confirme Sandrine, maman de deux enfants, dont Melvin, 13 ans, qui dit sa «chance incroyable» de pouvoir tester les nouveaux jeux de l’éditeur Ubisoft, avec son petit frère de 11 ans. «Mais comme ils ont adoré Mario Les Lapins Crétins, c’est possible qu’ils trouvent le jeu sous le sapin à Noël», ajoute-t-elle.