Entretien avec… Bernard Miyet, Président du directoire de la Sacem

    La Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique (Sacem) vient de rappeler son soutien aux sénateurs quant à l’augmentation de la redevance audiovisuelle du service public. A cette occasion, média+ s’est entretenu avec Bernard Miyet, Président du directoire de la Sacem qui nous explique l’importance de cette réforme.

    média+ : La Sacem s’est prononcée pour une augmentation de la redevance télévisuelle du service public. Votre souhait a-t-il été réalisé ?

    Bernard Miyet : C’est une bonne chose d’augmenter la redevance audiovisuelle à l’euro supérieur. Mais nous souhaiterions que la hausse soit plus importante encore. N’oublions pas que le montant de la redevance audiovisuelle française est l’un des plus faibles d’Europe. Il appartient donc aux sénateurs de se prononcer et de maintenir leur position visant à augmenter les ressources de France Télévisions à la hauteur d’un service public fort. Nous les soutenons au même titre que les organisations professionnelles de l’audiovisuel et de la musique.

    média+ : Réévaluer la redevance, est-ce une question de survie pour les auteurs ?
    Bernard Miyet : La survie des auteurs dépendra bien évidemment du volume global des ressources proposées par le service public. Toute réduction ou modification des modalités de financement des droits d’auteur peut avoir un impact négatif sur leurs salaires. En effet, leurs revenus dépendent des moyens dont bénéficie France Télévisions. C’est pourquoi il nous faut trouver de nouvelles ressources qui soient stables, pérennes et indépendantes afin de compenser le manque à gagner des pertes publicitaires.

    média+ : Les auteurs disposent-ils d’une rémunération supplémentaire dès lors que leurs oeuvres sont diffusées sur Internet ?

    Bernard Miyet : A chaque fois que des oeuvres sont diffusées sur Internet, nous nous efforçons de négocier avec les diffuseurs. Par conséquent, nous avons passé des accords avec Dailymotion, Deezer, Itunes, la Fnac, Virgin, Nokia et Amazon. Ces plateformes verseront à la Sacem les droits pour les oeuvres qu’elles représentent et nous serons informés des «clics» générés par les internautes. Nous espérons également dans l’avenir collaborer avec YouTube et l’ensemble des différents sites musicaux. Mais en toute hypothèse, les ressources générées par Internet resteront très marginales.

    média+ : La loi «Création et Internet» est-elle une solution durable face à la piraterie des contenus ?

    Bernard Miyet : La piraterie s’est considérablement aggravée sur les sites d’échanges ces dernières années et je ne peux qu’espèrer que la loi «Création et Internet» y remédiera. Les conséquences économiques de cette piraterie sur les ventes de CD et DVD sont majeures. Nous avons 56% de perte de revenus par rapport à 2003 ! C’est pourquoi nous soutenons cette loi et espérons qu’elle portera ses fruits au fil des mois.

    média+ : En termes de diffusion musicale, quel est votre avis concernant W9 et Virgin 17 ?

    Bernard Miyet : Nous considérons qu’il est fondamental que les programmateurs de ces chaînes respectent leurs engagements en termes de diffusion musicale. Nous souhaitons que les contrats soient respectés à partir du moment où une autorisation est accordée par le CSA.